DES SECRETS BIEN GARDÉS

Aménagements Touristiques

Publié le 15 Septembre 2022

A propos

3 Avril 1905

Dès le xxe siècle, le tourisme se développe avec les avancées techniques et le développement de l’automobile. Note de Roulleau : 3 Avril 1905 à Mr le Garde Général. J’ai attiré d’une façon très particulière votre attention dans mes lettres du 16/08 et du 27/10/1904 sur la question des mesures à prendre pour empêcher les déprédations de toutes sortes qui étaient commises sur nos arbres dans les endroits visités par le Public. Les affiches que j’avais prescrites ont été posées, il s’agit maintenant pour le personnel de tenir la main à ce que les menaces qu’elles édictent, ne restent pas vaines.

Je vous recommande donc d’une façon pressante, d’insister à ce sujet près de votre personnel au moment où les visiteurs vont recommencer à venir en Forêt. Personne n’est plus porté à la tolérance que moi, mais la mesure est à son comble nos paysages, nos arbres sont menacés, nous devons les protéger efficacement.

Les préposés seront d’autant plus coupables de fermer les yeux sur les contraventions commises que l’opinion toute entière est avec nous dans cette question.

Les affiches posées cet hiver à Bercé ont été connues de la presse spéciale et de la presse politique, Tous, qu’ils s’agisse du Touring-Club, des Débats, ou du Petit Parisien sont avec nous. J’espère donc que les gardes de Bercé rempliront leur devoir sans passion comme sans faiblesse.

5 Mars 1920

Le Conseiller d’État, Directeur Général des E et F (L.DABAT) s’exprime en ces mots :

Le Tourisme constituant pour la France, une source d’importants revenus, il importe dans les circonstances actuelles, plus encore que par le passé, d’en favoriser le développement et d’en stimuler l’essor. Les Forêts qui forment une des plus belles portions de notre patrimoine national, présentent pour les touristes un attrait tout particulier. Il importe d’accroître encore nos efforts pour conserver et mettre en valeur les beautés naturelles des forêts, ainsi que pour y faciliter la circulation des touristes. Mesures de conservation (n’entraînant aucune dépense) : • Création en France de 44 séries artistiques ( groupe d’arbres remarquables pour leur forme, leurs dimensions, leur situation. • Les routes, sentiers fréquentés, les carrefours et ronds-points doivent être bordés de réserves. • Les emplacements de carrières doivent également être choisis avec soins. • Mettre en valeur les souvenirs historiques. Mesures d’amélioration : • Amélioration des routes et sentiers touristiques ( élargissement des routes). (pour que l’ombre des arbres (Réserves) ne donne pas trop d’humidité à la partie empierrée, on sera parfois amené à créer, de chaque côté de celle-ci, un large accotement gazonné, coupé de saignées pour l’écoulement des eaux. • Les carrefours devront avoir un diamètre suffisant. • Certaines parties de forêt, pourront être aménagées en Parc, en Jardin.

10 Mai 1920

Note de Potel à porter verbalement à la connaissance des gardes en réunion de brigade.

Parmi les mesures prescrites, j’appelle leur attention sur l’utilité des sentiers pouvant servir aux touristes, soit pour visiter les peuplements, soit pour se rendre de la route à un endroit intéressant (arbres remarquables, sources, point de vue, etc.).

Ces sentiers devront être entretenus avec les concessionnaires et de nouveaux sentiers seront tracés, s’il en est besoin. La question des plaques indicatrices, devra être aussi étudiée. Propagande Touristique

27 Déc. 1924

En vue de la préparation d’une brochure de Propagande destinée au Public Anglais au sujet de la Chasse et de la Pêche en Sarthe, lieux desservis par notre réseau (Château du Loir/Le Mans, Chemin de fer de Paris/Orléans). Réponse du Brigadier Julliard:

Couac ! Les renseignements demandés semblent dépasser les attributions des Préposés de la Brigade n° 3

Ces fonctionnaires des Eaux et Forêts ne sont pas des Agents de publicité à la disposition des Compagnies privées.

D’autre part les indemnités de déplacement qui sont allouées à ces Préposés ne sont pas destinées pour servir à des intérêts particuliers. Point de vue partagé par le Brigadier Albrecht.

Vidéo proposée @ DJi Phantom 3 Standard, survol Foret de Bercé, le 20-11-2019. (5'21)

8 Mai 1928

Note du Conservateur à Alençon du 8 Mai 1928.

J’attire l’ attention de MMrs les Inspecteurs sur l’impression fâcheuse que produiront aux touristes, les coupes rases effectuées en bordure des routes les plus fréquentées.

Je les prie de bien vouloir examiner s’il n’y aurait pas lieu de recourir au système des anciens aménagements, c’est à dire de faire des cordons de réserves le long des routes les plus fréquentées.

23 mai 1928

Réponse du Brigadier Albrecht :

Il n’y a actuellement dans la 2ème Brigade de la Forêt de Bercé, plus de cordons de réserves à conserver le long des routes principales, sauf en bordure de la route de Grammont dans les coupes ( parcelles :27-132-140) où il pourrait être laissé un cordon de réserves lors de l’exploitation des coupes dans ces parcelles.

4 août 1928

Réponse de Potel (Inspecteur Principal) à faire verbalement aux Gardes :

Les arbres réservés dans les conditions indiquées, seront utilement repérés et reconnus avant le passage des coupes de régénération à Bercé et Perseigne, en vue de leur martelage en réserve.

N.D.L.R.: On sait aujourd’hui qu’en matière de Paysage, ce système est une très mauvaise solution. Il est préférable de briser les bordures, voir de laisser des bouquets Feuillus dans les résineux ou vice et versa .

1er août 1928

Améliorations Touristiques (Note de Potel):

Comme je l’ai préconisé à diverses reprises, par exemple dans ma notice sur le traitement en futaie par le Tire et Aire (revue des Eaux et Forêts de juin / juillet 1925) et spécialement dans mon rapport du 1er Février 1926 sur la production du chêne dans le traitement en futaie pleine, présenté au Congrès International de Sylviculture de Rome et publié dans les actes du Congrès, la Réserve dans les coupes définitives de chênes assez élancés et bien préparés à la crise d’isolement, semble la meilleure, sinon la seule solution pour produire des bois d’œuvre de la plus forte dimension dans les futaies mélangées.

Il est toujours indiqué de choisir ces réserves dans les places les plus convenables pour leur exploitation en prévision de leur exploitation, pour cause de dépérissement au cours d’une 2ème révolution de futaie, et de toutes les places convenables, la meilleure est évidemment en bordure des routes

Par suite, un cordon de réserves dans la même situation que le « Chêne de Sermaize » au dessus des jeunes bois nés de la régénération naturelle, me semblerait de nature à donner satisfaction à la fois à l’intérêt culturel et à l’intérêt esthétique dont il s’agit, tout en ne portant pas préjudice au bon entretien des routes qui est lui aussi, apprécié des touristes.

Dans les parcelles où ces réserves d’avenir ne pourraient pas se trouver, un cordon d’arbres assez bien venants et immédiatement en bordure de la route, pourrait être maintenu sur pied en attendant que les jeunes bois soient devenus assez grands pour les remplacer. Une circulaire faisant simplement cette recommandation me semblerait devoir suffire à ce sujet.

Séries et Sites Artistiques

4 Septembre 1929

Note de Mr l’inspecteur principal Potel

Il existe déjà à Bercé, aux Cantons des Clos et des Forges, deux séries artistiques :

1. la 1ère depuis longtemps 2. la 2ème proposée depuis 1920 et dont le classement sera de nouveau proposé cette année.

18 Septembre 1929, réponse d’Albrecht :

Propose la Coudre et en ce qui concerne les arbres de bordure, ils pourraient être délaissés, quelques uns dans les parties pré-comptables : 130 – 140 – 141 – 27.