DES SECRETS BIEN GARDÉS
Des pignons pour du pognon
En forêt de Bercé de 1891 à 1959.
Le fruit du pin maritime, le pignon, est largement utilisé en cuisine et c’est pourquoi il est parfois appelé, à ce titre, pin pignon.
Après les hivers rigoureux qui ont décimé les peuplements, la graine de pin maritime est collectée en 1884 : masse de graines désailées (1) utilisées en France (13 222 kg) pour le Sud-ouest et la Corse, Fontainebleau et la Sarthe qui détruisit cette essence dans ces zones, à l’hiver 1879-1880. (2)
Le ramassage s’organise dès le 14 décembre 1891 pour cesser le 1er mars. Tous les ans, en octobre ou début novembre, à la Tasse, ont lieu ces adjudications, sous l’œil bienveillant des forestiers et des ramasseurs.
Octobre 1909 : les adjudicataires sont Trouvé (Saint-Mars) et Chardin (Écommoy) 16 octobre 1910 15h à la Tasse : Trouvé et Proulières (Saint-Mars)
En 1912
Les pignons sont récoltés à la main, ou au moyen de serpes, mailles, crochets, ou fourchettes à long manche, sans couper les branches ou les rompre. On ne peut récolter que les cônes arrivant à maturité dans le courant de l’année, c’est-à-dire ceux de deux ans. L’enlèvement doit être fait à dos d’homme ou de brouette, jusqu’à la route et après seulement ….en voiture. L’été, le soleil fait éclater les pommes de pins qui laissent tomber leurs graines à terre. D’ailleurs, par une bonne journée de canicule on entend souvent les pins « craquer » ce sont en fait les pommes de pins qui éclatent sous l’effet de la chaleur.
Le 3 octobre 1912 :
L’adjudicataire est Leroy Alphonse de Marigné.
En 1920 la graine de pin maritime est protégée. Il n’y aura donc aucune adjudication, car elle est déclarée utile pour les semis naturels.
On récolte les cônes, encore fermés, sur les arbres en hiver. Les pignes sont alors assez grosses pour pouvoir être aperçues et ramassées entre les aiguilles de pin qui jonchent le sol. Après le ramassage, il faut casser la coque de la pigne pour en extraire l’amande.
Une autre méthode pour qu’ils s’ouvrent et libèrent leurs graines, consiste à sécher les cônes dans des fours à 50°c pendant 18 à 20 heures. Un batteur secoue les cônes, les graines sont séparées, désailées et triées pneumatiquement.
En 1943
Le ramasseur-collecteur est Louis Leroy (Marigné) qui revend ses hommes à M. Rousseau de Ruaudin au Mans.
En 1945
On parle des derniers ramassages des cônes par les ouvriers en novembre et décembre (parcelles 51 & 53) lors de “l’abatage” des arbres…puis en 1950 et le 5 janvier 1959 (dernière mention).
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Bibliographie :
(1) Car la graine possède une aile qui facilite sa répartition.
(2) L’utilisation de graines résineuses en France durant une partie du XIXe siècle (sources des chiffres : Thil, 1884) - Plus d’un siècle d’intervention humaine dans les flux des gènes des Pins à crochets et Sapins français Michel Bartoli - Brigitte Demesure-Musch.
Revue Au Fil du Temps N° 49 – 52 & 55 - Pages diverses (Y. Gouchet - 2010/2012)