DES SECRETS BIEN GARDÉS
Loges forestières
A propos
L’âme des lieux
Les loges forestières qui agrémentent ces Ronds, ajoutent une touche d’intimité à ce lieu privilégié.
Foyer d’humanité dans cet enfer vert, elles apportent à l’homme, chaleur, couvert et sécurité.
N’oublions pas que Bercé ne fut percé qu’en 1783.
Au début du XIXe siècle la Loge commence à orner les ronds-points nouvellement créés. Elle accueille désormais, tout en prenant ses lettres de noblesse, ces messieurs de la chasse à courre, leurs chevaux, et les suiveurs.
En briques de Pruillé l’Éguillé, en bois, torchis, paille, terre, tôles, elles répondent aux besoins de halte, repos et convivialité. Certaines ressemblent à s’y méprendre aux ballets des coupes, avec leur pelisse de terre engazonnée, telle la loge du rond de Verneil encore présente en 1997. (photo du haut de page)
« Le 4 septembre 1866, les Cantonniers Berger, Dupré, Venot et Le Simple, abattent un chêne pour la réparation de la loge de la croix Marconnay avec l’aide d’un Charretier ».
Malgré ces continuelles réhabilitations, les Loges sont endommagées par des “dévoyés”, le feu les ravage, les tables et bancs disparaissent, les « Plisses » d’herbe qui recouvrent certaines sont régulièrement piétinées par les enfants.
Vers 1900, l’abri du Rond du Nacron, couvert de ses bardeaux possède une immense cheminée qui est le reste d’une première construction.
Cette Loge fut incendiée accidentellement le 7 janvier 1940, par des soldats, qui du 7 février à la fin août en rebâtirent une autre.
La loge de Volumiers vers 1900, peut accueillir trois chevaux de chasse à courre ou éventuellement ceux de ces Messieurs les officiers forestiers, venus en opération de Martelage. Il s’y déroulait aussi les revues d’armes ou des inspections forestières.
Volumiers et Croix Marconnay jouaient à la fois les rôles de :
- Salle de réunions « Avoir été au rendez-vous des deux brigades à la loge de Volumiers pour le service de surveillance » (Paul Masseron – 22 Sept 1866).
- Et de dortoir : le 23 Juin 1902, les élèves Officiers de l’École forestière de Nancy sont logés à Croix Marconnay dans un confort plus que sommaire.
Par la suite les naturalistes de tous poils, s’y donneront rendez–vous.
1923
La loge du rond de Verneil avait été refaite par le garde Guilbaud et les auxiliaires de la brigade. Le tour était en terrasse, mais le devant et la couverture était en planches. A l’intérieur, il y avait une table rustique et deux bancs.
Le 8 avril 1935 un incendie ravage la loge de Verneil :
Leroy procédaient à l’échenillage des pins dans les parcelles 71, 79,87
le matin avec l’auxiliaire Dronne qui faisait bruler les nids sur
le chemin de Verneil.
Après déjeuner, il ne restait que peu de braises dans la cheminée
(c’est fait courant qu’il y ait du feu à l’âtre d’un repas à l’autre),
le sol balayé, ils fermèrent la porte de la loge à clef et
rejoignirent la p 83.
La cheminée, construite en terre étant fortement endommagée
depuis longtemps déjà, et n’ayant plus la hauteur suffisante
pour empêcher le vent soufflant du Sud Ouest d’attiser le foyer,
celui-ci expulsa des charbons ardents vers la porte qui se consuma.
Comme cette loge était couverte de planches qui avaient été passées
au Carbonyl… le tout a flambé comme un fétu de paille (la façade en premier).
La perte de cette loge est grande car nous n’avions que celle là
dans ce triage, et c’était le lieu de réunion pour la délivrance
des menus produits de la brigade le 30 de chaque mois.
(Brigadier Peltier)
La loge de la Coudre, aujourd’hui disparue date de la dernière guerre.
En octobre 1940 :
La route de contournement de la Coudre et la Construction de la Loge forestière ont été réalisés par un chantier de Chômeurs. Il y avait un dépôt de munitions le long de la R.F. des Forges. En effet Bercé, la discrète hébergea de nombreux résistants, prisonniers et dépôts de munitions au sein de ses frondaisons.
A la même période la route de contournement du ruisseau de la Gaie Mariée était aussi surnommée « route des chômeurs ».
1er janvier 1973 :
Ceux qui auront fêté le passage du nouvel an dans la cabane du rond du Buisson se souviendront longtemps d’y avoir mis le feu. Un homme de Mayet est interpellé 6 mois plus tard à la Guiltière. Il avouera être l’auteur de ces incendies.
1976
Le 14 juin, l’année de la sècheresse, le feu se déclare dans la maison d’Yves Camisy au Bout du Clos. Il n’en restait rien…que des murs calcinés.
Le 30 avril 1977 à 23h
Mr Jacob de Marigné prévient Calvel par téléphone que l’abri du Buisson risquait de prendre feu, la cheminée ayant été bourrée de bois par des pique-niqueurs avant leur départ. Emportant 100l d’eau, il nous est impossible d’approcher l’intérieur de l’abri. A 2 heures du matin, avec l’aide sur place et 2 autres transferts d’eau, tout danger est écarté.
1984
Le 29 avril, suite à l’incendie d’une loge, on détruit systématiquement le 2 mai, toutes les cheminées des loges forestières.
Le public a tellement maltraité ces loges que beaucoup ont été rasées, leur reconstruction coûtant plus cher qu’une simple démolition.
Autres liens concernant les moyens d’exploitation de Bercé
Bibliographie :
Le massif forestier de Bercé (Y. Gouchet - 2002)
& Bercé, une forêt d’exception (Y. Gouchet - 2018)