DES SECRETS BIEN GARDÉS
Les livrets journaliers
Coup de projecteur sur les siècles passés, rendons hommage aux femmes et aux hommes qui y ont œuvré.
Petit rappel des faits marquants de la profession.
Bien des familles s’y sont encrées, parfois dans le dénuement le plus total, mais tous ont eu à cœur d’y travailler.
Bien sûr il y eut des drames, du sang, des larmes, mais aussi toute une
vie qui grouillait, des ambiances
festives, et l’incomparable chaîne d’entraide du petit monde forestier.
Lors de vos prochaines sorties en forêt, plongez vous sur les traces
de leur passage.
Les forestiers au rapport …
Les préposés de tout grade doivent en outre être munis des objets suivants :
1°) Sac de chasse, dit carnier, avec bandoulière en cuir noir.
2°) Plaque, en cuivre, avec l’inscription : Administration des Eaux et Forêts.
3°) Marteau. Le marteau est affecté au triage dont il porte le numéro, mais l’acquisition en est laissée à la charge des préposés, aussi sa valeur doit-elle en être remboursée au garde sortant.
4°) Livret.
5°) Chaîne métrique.
Le port de ce costume et des insignes distinctifs de l’emploi permet de reconnaître la qualité des gardes, et prévient ainsi les violences auxquelles ils peuvent être exposés de la part des délinquants. Les gardes doivent pouvoir à tout moment, exhiber leur plaque portant comme inscription “Administration des forêts” (1850), “Administration des Eaux et Forêts”(1950), “Forêts” (plus tard), ou tout simplement leur commission.
Le livret journalier
Si l’écriture est maîtrisée de façon magistrale sur certains livrets, n’oublions pas que l’école s’arrêtait pour certains de façon prématurée laissant place à une orthographe plus qu’hésitante. Le français que l’on rencontre dans ces livrets n’est pas très académique mais à l’avantage de refléter et sentir bon le terroir.
Le forestier résume sur le livret en fin de journée les moments forts de ses occupations. Il y consigne ses procès verbaux, ses rencontres, les chablis de son triage, et les bois de délit. L’alternance de ces phrases dénote la monotonie à remplir ce “mouchard” qui était porté en permanence par le Préposé et régulièrement visé par Mr les Agents lors de leurs tournées en forêt. De même devait-il avoir sur lui, la plaque forestière agrafée ostensiblement sur le baudrier, le marteau particulier et la chaîne métrique (ou canne de 1m).
La page du livret à Heintz, du 18 au 20 janvier 1879, qui déraille en plein hiver, ( l’un des plus froids de ce siècle), reflète un état de grande lassitude dont on ne recherchera pas les causes, peut-être est-ce tout simplement le fait de doigts encore gelés au retour de tournée.
Pour les forestiers de droit publique ou privé : La médaille, c’est la reconnaissance d’une longue vie de travail.
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