DES SECRETS BIEN GARDÉS
Les lavoirs
A propos
La création des lavoirs
fut particulièrement importante entre 1820 et 1880 en forêt de Bercé. La fontaine de la Coudre, Sermaize, Sources de l’Hermitière, et sur les terrains des maisons forestières les lavoirs fleurissent.
La Coudre :
Situé en fond de vallon, le lavoir des fontaines de la Coudre étaient bien pratiqué au 19ème siècle. Mais après le rachat des terrains entourant les sources, le paysage a changé entraînant par la même une autre destination des lieux qui d’un coup ont été fréquentés par les touristes.
Sermaize :
Émilienne Bluteau (de Saint-Vincent) fréquentait quant à elle, après guerre encore, le lavoir des Fontaines Froides dans Sermaize.
L’Hermitière :
Le dernier lavoir public en forêt se situait aux sources de l’Hermitière sur deux emplacements. Réglementé par arrêté préfectoral et subventionné par les communes de Saint-Vincent-du-Lorouër et de Jupilles, il a été régulièrement entretenu par les ouvriers forestiers jusqu’en 1944.
Avant 1923,
les ouvriers de la forêt entretenaient le lavoir et le bassin un jour ou deux par mois.
1924 :
« Par arrêté préfectoral du 4 juillet, l’autorisation de l’usage du lavoir
dit de l’Hermitière dans la parcelle 203 de la forêt domaniale de Bercé
est renouvelée en faveur des habitants des hameaux de la Huberdière,
des Aises, de Croix-Chambault sur la commune de Jupilles,
de ceux des hameaux de Bel-Air, des Mortonnières, de la Coutière,
de Vaubuffard, de la Berne, de la Hugerie, des Patisseaux et des Ventes,
sur la commune de Saint-Vincent-du-Lorouër.
Cette autorisation est concédée à titre de simple tolérance,
toujours révocable sans indemnité, au gré de l’administration des
Eaux et forêts, pour une durée de neuf années qui ont commencé
à courir le 1er juin 1924.
L’administration se réserve le droit de jouir du dit lavoir,
pour les préposés forestiers et pour tous les autres auxquels elle
jugera convenable d’accorder la même tolérance. Les communes de
Jupilles et de Saint-Vincent–du-Lorouër verseront chacune à l’avance,
à la caisse du receveur des domaines du Grand-Lucé une redevance annuelle
de 5 francs qui ne pourra en aucun cas leur être remboursée. Les habitants
des hameaux sus-nommés pour se rendre au lavoir devront suivre les chemins
et sentiers qui leur seront tracés et que l’administration pourra changer
si les intérêts du service l’exigent.
Ils ne pourront sous aucun prétexte s’écarter des routes forestières
pour conduire leurs attelages au lavoir, ni les laisser séjourner
en dehors des points qui leur seront désignés. Le nombre des
concessionnaires ne pourra excéder huit à la fois. Aucun linge ne
pourra être étendu aux alentours du dit lavoir et les paquets de linge
lavé ou à laver devront toujours être rangés dans les paniers, brouettes
ou attelages amenés par eux. Aucune construction ne pourra être faite sans
l’autorisation de l’administration.
Pour assurer le curage annuel du lavoir et le nettoyage de ses abords après utilisation, les communes de Jupilles et de Saint-Vincent-du-Lorouër devront chacune et chaque année, payer une somme de 24 f aux ouvriers qui seront chargés de ces travaux par le service des Eaux et forêts, au vu d’un certificat d’exécution délivré par l’inspecteur chef de service. En outre les communes de Jupilles et de Saint-Vincent-du-Lorouër seront tenues d’exécuter à toute réquisition du même chef de service, les travaux nécessaires à la réparation des dégradations résultant de l’exercice de la concession.
1928 :
Le garde GUIOMARD relate le nettoyage des sources qui dure deux semaines par les ouvriers du lavoir public. Manque de chance, le 29 mai un fort orage s’abat sur Bercé, ravageant, par des coulées de boues et de pierres, les bassins. Comme faire et défaire… c’est travailler, les ouvriers se sont remis à l’ouvrage.
Au 30 juin 1928, la commune de Jupilles n’est plus concessionnaire du lavoir public. Le garde LASNIER nous fait état le 25 janvier 1930 d’un nettoyage de sources obstruées par les feuilles des dernières pluies et le 2 mai 1932 «Nettoyage ponts et rivière ensablés par les pluies et les pierres, idem le 1er mars 1933».
1938 :
Le garde VOLARD perçoit au Grand-Lucé un mandat, ordonnancé au nom de GUIMIER Gustave (caissier des concessionnaires) pour l’entretien annuel du lavoir de l’Hermitière.
1943 :
VOLARD nous dit avoir reçu le 31 mars, la somme de 24 francs de la commune de Saint-Vincent-du-Lorouër pour l’entretien du lavoir, et le 22 mai 1946 avoir acheté des pointes pour le lavoir de l’Hermitière, avec l’emploi des subventions versées par la commune de Saint-Vincent pour l’entretien, à savoir pour 1942 : 24 f - 1943: 24 f - 1944 : 50 f soit 98 f.
Après guerre, l’usage du lavoir tombe bien vite en désuétude.
L’Office national des forêts, veille lors des exploitations à la sauvegarde des fontaines, lavoirs, et mares dans un souci de conservation du patrimoine historique de Bercé.
Les lavoirs des Maisons forestières :
Les maisons forestières disposaient impérativement d’un point d’eau (source, citerne, mare ou puits). Elles devaient nécessairement être autonomes du fait de leur isolement. La mare pour laver le linge complétait le tableau d’une maison tout confort.
Comme la plupart des lavoirs de France, les lavoirs des maisons forestières on été construits dans la première moitié du XIXe siècle sous l’influence de la politique hygiéniste du gouvernement.
La dernière maison qui fut construite sur Bercé fut celle de la Tasse (sous Napoléon III). Sa construction initialement prévue dans la pointe de la parcelle 91 (qui possédait une mare) se déroula en fait à la limite des parcelles 54 et 55 situées en face, soit de l’autre coté de la route «royale». Le lavoir quant à lui ne sautât pas la route !
Autres articles sur l’Hermitière :
L’Hermitière - concessions (suite)
Autres articles concernant la Coudre :
Bibliographie :
Le massif forestier de Bercé (Y. Gouchet - 2002) & Bercé, une forêt d’exception (Y. Gouchet - 2018)
L’Or Vert de la Sarthe aux éditions de la Reinette (2007 - Traces - Yves Gouchet )