DES SECRETS BIEN GARDÉS
Maison forestière de la Huberdière
La maison forestière de la Huberdière est située sur la commune de Jupilles. Façade tournée à l’est et arrière exposé plein ouest, elle est bordée de 1,49ha de terre, Bâtie en 1812, elle est plus grande que les autres… c’est une maison pour brigadiers. Il y est prévu à l’étage une chambre pour ces messieurs les officiers de passage. Elle est construite en bordure du CD 137, au sein d’un hameau de quelques maisons.
Voici la liste des forestiers ayant occupé cette maison forestière :
Anecdotes liées au poste :
C’est à une maison plus grande, contrairement aux autres, que nous avons à faire, car avant l’achat du pavillon de Bercé, elle devait pouvoir accueillir ces messieurs les inspecteurs en tournée.
L’atelier de la Huberdière jouxtait la forêt, le montant des travaux pour sa construction s’éleva en 1876 à 8788 f.
Mouillé Louis est né à Saint-Vincent-du-Lorouër. Il bénéficie d’un traitement annuel 600 fr.
Le 12 janvier 1888, il perd son épouse âgée de 36 ans Marie Mathilde Adolphine Mazure, et prendra sa retraite en 1906 au hameau de la Huberdière.
Les brigadiers Houbant et Poumerol sont devenus garde général en 1884 et en 1945. De 1940 à 1942, le brigadier Poumerol souhaite sa mutation des Forges vers la Huberdière en ces termes :
« Je sollicite de pouvoir me rapprocher du bourg de Jupilles, ceci pour éviter de la fatigue à ma
femme qui s’y rend chaque jour pour faire sa classe. La distance étant moitié moindre,
je sollicite la brigade N°1 (est) dans le but d’avoir à assurer le service plus important de ce poste,
ayant maintenant assez d’ancienneté en forêt de Bercé » le déménagement sera effectif au 27 janvier 1943.
Le Brigadier Féliot, (chasseur forestier) fut affecté le 20 mars 1918 au centre des bois du mans pour être employé à la surveillance des exploitations entreprises par l’armée Anglaise en forêt d’Écouves.
Il reprend du service durant la guerre en mai 1941.
«Le brigadier Féliot fut appelé "Renard blanc", car
quelqu’un de connu à Chahaignes aurait intentionnellement
donné un coup de fusil à Pierre Féliot dans Volumiers»
(selon Yvette Herpin).
Le père Bordeaux, qui tenait l’hôtel "le Saint Vincent"
a marié son fils avec la fille Féliot.
Germaine Pasquier, fille d’Arthur (Jupilles) a épousé,
Roger Féliot, fils du brigadier.
Roger fut employé comme auxiliaire en forêt de 1925 à 1931.
Ils se retirèrent en ferme à Beaumont-Pied-de-Bœuf, au Plessis.
Albérola, (photo ci-dessus, en compagnie des chefs Sarthois)
Il arriva avec une rumeur fortement encrée
au plus profonds des esprits chagrins du coin ...
c’était un communiste !!!
« Vous rendez-vous compte...
le drapeau rouge flottant à la Huberdière! »
avait commenté un riverain de Jupilles.
Bref il y eut enquête sur une note calomniatrice concernant le brigadier Albérola. Son nom sera tout aussi écorné par l’inspecteur du Mans dans une note de 1947 : « Le brigadier Albert Rola recherchera un emplacement dans la parcelle 107 pour les besoins du désobusage. »
C’est grâce à lui que Calvel sollicitera cette affectation. À sa retraite à Alençon (après avoir travaillé au fond forestier, à Cahors), Albérola remercia tous les collègues de la montre reçue, car en service, il n’en avait jamais eue.
La maison est reliée au téléphone en mai 1957.
Son successeur, Robert Calvel est fils d’un brigadier forestier de Saint-Gobain. Il échappe au STO et prend le maquis. Après l’amnistie de 1942, il s’occupe du chantier de carbonisation des bois en forêt de Saint-Gobain. « Les Allemands ont en effet des besoins pour leurs gazogènes. Ce charbon de bois-là était (pour la bonne cause) arrosé dès sa sortie de la meule… sitôt que les allemands tournaient le dos. » Son prédécesseur ne faisait déjà pas l’unanimité et l’on entendait dans les parages : « Vous savez Albérola était un rouge… mais celui là, … il est pire ». Un jour l’adjudant de gendarmerie venant jauger le nouvel arrivant lui demanda « Il paraît que vous avez dans votre grenier un drapeau soviétique ? Mais oui…de répondre Calvel, même qu’à Saint-Germain, j’avais aussi un Anglais et un Américain ».
Un climat de tension s’installa autour et dans cette maison qui ne faiblira pas. …
Elle serait située sur le réseau tellurique terrestre de Hartmann.
Les alentours de cette maison sont infestés par les fourmilières….
Il suffit de prolonger l'alignement de ces petits tas pour avoir
l'emplacement du réseau polluant. Curieux n'est-ce pas ?
En effet les fourmis semblent apprécier la forte activité tellurique
qui se trouve sur les nœuds de Hartmann.
Or la maison dotée d’un paratonnerre a subit quelques dommages avec la foudre.
Le 19 mars 1977, l’eau envahit la cave (1 m) … le 22, il y avait encore 60 cm.
Ce n’est pas fait pour arranger le problème des courants telluriques.
Seul avantage pour certains … les étiquettes des millésimes étant parties,
nous étions plus souvent à même chez Calvel de tester les breuvages engloutis.
Du 20 novembre 1975 jusqu’à la fin 1978 : rénovation et mise aux normes de la Huberdière.
2002.
Catherine Chaton, première forestière dans l’histoire des forestiers de Bercé, prend les commandes du massif. Depuis l’abandon définitif du poste de la Huberdière, les responsables territoriaux suivants se sont succédés aux commandes du massif sans y loger : intérim de Sylvain Haye (2009-2013), de Joël Guitton (15 octobre 2013 au 31 janvier 2015) puis Joël Linte (1er fevrier 2015-2020 ) et enfin d’Hervé Daviau.
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Bibliographie :
Revue Au Fil du Temps N° 22 de 12 -2003 - Pages 5 à 7 (Y. Gouchet)