DES SECRETS BIEN GARDÉS
L’Hermitière - 5
Au printemps 1997 : une coupe sanitaire a eu lieu au niveau des sources, (Réécriture du paysage et de la perspective, ceci dans le but d’améliorer la sécurité) : en 1992 la chute d’une grosse branche écrase une R12 de collection en forêt, sur le parking des sources …en 96 le risque s’intensifie.
Mise en place de piquets traités, anti-pénétration et de nouveaux panneaux d’informations :
un sur la Géologie des lieux,
un autre sur le bois de Marine
et le troisième : la carte touristique de Bercé.
Le Vent
1999 : La tempête du siècle s’invite à Bercé et vient fragiliser ce nouvel équilibre. C’est les 26 et 27 décembre 1999, que 80% de l’espace forestier Français fut gravement atteint dans son intégrité par des vents de 90 à 200 km/h. 25 à 30.000m³ furent récoltés à Bercé. En 2010, la tempête Xynthia soufflera dans la nuit du samedi 27 février au dimanche 28 au matin / dégâts faibles par rapport à 1999 (1000 m3 environ)
La pluie n’épargne rien au vallon.
Le 29 mai1928, l’après midi vers 7h45, un orage d’une rare violence s’est abattu sur la forêt de Bercé. La pluie tombant à verse pendant 1h45 a profondément raviné les routes forestières. La route de l’Hermitière est parmi les plus endommagées. Le pont de la route basse de l’Hermitière à la route de Chahaignes a été partiellement emporté. Les fossés bordiers de la route haute sont creusés par place à 1m50 de profondeur. Les berges et les accotements sont profondément ravinés. Cinquante à soixante mètres cubes de graviers de pierres et de détritus de toutes sortes se sont accumulés sur le terre-plain de l’Hermitière. Les ponceaux, construits par Bignon pour l’exploitation de son commerce ont été emportés par les eaux.
Le curage des sources est rendu nécessaire après les gros orages et particulièrement les pluies incessantes du printemps 2001 inondant les sources tel un lac, à ne plus voir le puits. 2005 : au printemps, les sources sont restées bien discrètes … véritable baromètre de la sècheresse, leur abondance nous renseigne sur le niveau de la nappe phréatique et peut être une modification à venir des précipitations.
Le vallon de l’Hermitière
Cet endroit prestigieux et cher dans le cœur des Sarthois a malheureusement été, au fil des ans, mal suivi du point de vue des éclaircies qui restaient trop timides au regard du nombre de hêtres présents dans ce canton. Souvenez-vous, naturellement le hêtre se fixe bien à Bercé. Du procès verbal en date du samedi 19 octobre 1669 il résulte qu’à cette époque la forêt était en haute futaie, composée dans la partie feuillue d’un tiers chêne et deux tiers hêtre.
Le sous-bois naturel de hêtres apparaît progressivement dans les jeunes futaies et peut devenir très abondant. Or la parcelle du vallon de l’Hermitière est régénérée vers 1807 et adoubée par les Sarthois 27 ans plus tard.
Dés lors les éclaircies forestières sont restées jusqu’à ce jour trop timides par peur de déstabiliser le peuplement…. Mais la foresterie n’est pas simple dans cette configuration de parcelle, car une fois le chêne dominé il n’est plus possible de rétablir une situation de déséquilibre.
Une autre parcelle, celle des clos au chêne Boppe, plébiscitée aussi par les Sarthois, avait bénéficié d’un traitement plus doux de ses éclaircie lui attribuant le plus fort coefficient m3/ha du massif.
Nous sommes en présence d’une haute futaie régulière, particulièrement dense, mono spécifique, avec une forte concurrence entre les sujets, traitée en sylviculture dite « prudente », avec un minimum de coupes d’éclaircie afin de favoriser la compétition entre les tiges.(1)
Tous ces facteurs fragilisent la résistance actuelle de la parcelle aux intempéries.
(1) Étude d’une chênaie sessiliflore exceptionnelle : François LEBOURGEOIS Guillaume COUSSEAU - Yves DUCOS (Revue Forestière Fr. LV - 4-2003)
Les problèmes accumulés par le vallon de l’Hermitière au fil des ans sont multiples.
Un vallon humide, une situation de pente, un court si il pleut qui déborde facilement, le déséquilibre des essences, la présence des plus hauts arbres du monde (50m) ! Et surtout une exposition vents dominants plein-ouest qui est souvent facteur déclenchant de chablis.
Sans compter les incivilités de tous genres (destruction de cabanes, dépots d’ordures).
Au fil des années, les trouées se sont agrandies donnant encore plus de lumière aux hêtres en place.
Il faut savoir que le hêtre est une essence d’ombre au tout début et de lumière une fois passé dans l’étage dominant.
Dans ce dossier complexe de l’Hermitière, le forestier a entrepris d’accompagner la biodiversité en place, ne pas froisser les inconditionnels du site et limiter la casse.
Il ne pouvait en être autrement.
Une nouvelle génération d’arbres pour le vallon de l’hermitière
Des arbres « bio » ont été préalablement identifiés et resteront sur pied au sein de la zone en régénération. Une dizaine d’hectares sont conservés en îlots de vieillissement autour de la partie en régénération, qui permettront de sauvegarder un échantillon des vieux peuplements existants.
La zone est en effet fréquentée par de nombreuses espèces de chiroptères.
Il ne peut être fait d’autres compromis car cela n’irait pas dans le sens d’une forêt qui se veut ouverte au public.
Devenir prochain de l’Hermitière
Site de l’Hermitière
(compte rendu de l’étude de juin 2014)
Eléments remarquables de biodiversité
- Futaie de chêne de 190 ans.
- Vallon fermé avec humidité importante.
- Etagement de la végétation.
- Présence de nombreux micohabitats à tous les niveaux de hauteur : loge, fonge, plusieurs stades de dégradation du bois, chandelles, carpophore…
- Régulation du débit des eaux arrivant des champs situés au sud de la parcelle et rôle de filtre (les limons se déposent dans cette parcelle).
- Canton prospecté lors des études naturalistes (résultats ci-dessous).
Flore :
Présence du Lobaria pulmonaria : indicateur des milieux non pollué.
Chiroptères :
Expertise 2011 ONF-CPIE : écoute ultrasonore+radiotracking
7espèces recensées :
Pipistrelle commune Pipistrelle de Kuhl Sérotine commune Oreillard roux Murin d’Alcathoé : esp.très rare (cf.ci-dessous) Noctule commune Barbastelle : inscrite à l’annexe 2 de la Directive Habitat
Terrain de chasse et gîte d’espèces de forêts ‘matures’ (dont Barbastelle) Présence du ‘tunnel’ : gîte
Note sur Le Murin d’Alcathoé
Cette espèce relativement rare n’a été trouvée qu’en très vieille futaie de chênes, en hauteur (à 22m dans un arbre), et une fois en vieille futaie de chênes. Au regard de nos connaissances sur l’écologie de cette espèce, on peut donc considérer qu’il doit exister des ponts écologiques entre les forêts des vallées humides et boisements évolués des fonds de vallons, et la futaie des Clos. Nous invitons donc à la plus grande prudence sur l’avenir de ces connexions, même si nos travaux ne permettent pas, pour le moment, de les matérialiser ou de les dessiner sur une carte, et sur l’avenir des habitats utilisés et utilisables pour cette espèce.
Picidés
Inventaire F. Vaidie 2013
-pic noir -pic cendré (canton de la Croix Chambault) -forte densité des petits pics
Entomofaune
-Étude entomo en cours sur les coléoptères saproxyliques :(2 polytraps)
Sont ciblés les coléoptères circulants en vol (40 à 75% des échantillons). Le principe en est un piège-vitre, ou piège-fenêtre pour intercepter les insectes en vol.
Autres articles sur l’Hermitière :
L’Hermitière - concessions (suite)
Bibliographie :
Archives O.N.F et diverses associations.
Revue Au Fil du Temps N° 32 du 06 – 2006 - Page 18 (Y. Gouchet)