DES SECRETS BIEN GARDÉS
L’Hermitière - 4
Le trou de l’ermite
Situé sur la ligne de la Jument Blanche, au milieu du vallon, il pose encore question. Il existerait en forêt, selon les dires des anciens, une profonde cavité reliant les châteaux des environs. Elle dut accueillir dans les temps anciens quelques sages ou ermites. De nombreuses légendes hantent les sous-bois de Bercé et parmi celles-ci : celle d’un veau d’or, disposé au fond d’une salle pavée au plus creux du “Trou de l’Ermite”, situé dans la vallée de l’Hermitière.
Des anciens (d’avant guerre y étaient descendus, le sol était pavé). La voûte s’était effondrée une première fois au 19ème siècle lors du percement de la ligne forestière de la Jument Blanche. Durant la dernière guerre, des combattants ont malheureusement parachevé sa destruction pour effacer toutes traces d’une quelconque cache en y faisant sauter une grenade qui scellera à jamais les secrets de ce trou. La masse de terre effondrée est telle que toute entreprise de déblaiement est hasardeux.
Depuis, en 1975 quelques riverains ont participé activement, avec l’autorisation de l’administration…mais sans succès, au déblaiement de cet «Antre à chauve-souris», qui remplit d’ailleurs parfaitement son rôle de protection.
N’empêche, c’est en cet endroit que la forêt de Bercé est la moins épaisse, faisant de l’Hermitière le passage obligé des chasses à courre. Le spectacle est en ce lieu… magique ! On parle aussi d’un immense lac souterrain, découvert en 1907 par un jeune «Chahaignot» de 17 ans parti en exploration sauvage: « La voûte était couverte de gros cristaux blancs ». Mais les parents par sécurité auraient fait murer le passage. Il est vrai que le plateau calcaire de Bercé offre d’imposantes dolines, dans lesquelles se perdent à jamais les eaux limpides des sources (Fontaines Froides de Sermaize, Gaie Mariée, Vieux puits etc…)
La légende vécue
Et puis enfin il y a cette légende (1), recueillie auprès de Monsieur Bouthier : Dans les années 50, ce dernier était occupé avec un homme et une femme à mettre du vin en bouteilles à la cave du Château de la Pilletière sur Jupilles. Dans le fond de cette cave un long couloir les intrigua. Pour se changer les idées, ils avisèrent de l’emprunter. Ils découvrirent ainsi un boyau de deux mètres de haut environ, bien disposé, large de 1,50 à 2 mètres, à voûte circulaire, taillée dans le roc; quelques mètres plus loin une flèche blanche, le long du mur à droite, indiquait le sol. Sondant celui-ci avec des bâtons, ils firent pivoter une pierre plate, tournant sur un axe horizontal tel un piège de défense. Celui-ci constitué d’un puits de 5 à 6 mètres de profondeur était hérissé en son fond de pointes de fer acérées. Ils contournèrent alors par la gauche, s’enfonçant dans ce long tunnel à la lueur de leur torche. Ils passèrent devant un premier escalier de 35 à 40 marches, menant à une bouche d’aération. Continuant leur interminable progression, ils sortirent à la suivante, située en pleine forêt de Bercé, près du carrefour de Volumiers. À cet endroit le souterrain prenait deux directions différentes, reliant sans doute les châteaux entre eux. L’heure tardive, la hantise de lieux inconnus, leur fit gravir les 60 marches d’une vingtaine de centimètres chacune, pour revenir à l’air libre. Ayant perdu déjà beaucoup de temps dans cette entreprise risquée, ils rentrèrent à pied par la route vers la Pilletière. Par sécurité pour ses petits enfants, Monsieur Lepel Cointet demandera à Mr. Bouthier de condamner l’entrée de la cave qui depuis s’est effondrée.
En forêt rien ne transpire de la présence de ce souterrain.
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L’Hermitière - concessions (suite)
Bibliographie :
(1) Archives famille Huyghues-Despointes
Revue Au Fil du Temps N° 31 - Pages 30 à 32 (Y. Gouchet - 06 – 2005)