DES SECRETS BIEN GARDÉS
Les champignons
En 1924, il fallait débourser 3,15 f pour la journée de ramassage de champignons : à verser à la caisse des concessionnaires tenue par des riverains tels : Louis Pasquier, Louis Langlais et plus tard Lucien Guimier.
Maurice Vérité raconte :
Il venait un marchand au rond de Volumiers ou au Wautot, les gens du hameau des Ventes allaient avec une resse chercher des champignons et arrivaient à se faire 2 ou 3 sous… c’est qu’il y en avait des champignons à cette époque… mais moins de monde aussi. C’était bien un travail de femmes. Elles payaient une journée et avaient droit de les vendre.
En octobre 1953 : 2100 f sont facturés à M. Fourmond de Château-du-Loir, collecteur de champignons en forêt, aux ronds du Chêne Désiré, Wautot, Volumiers, pour 4 journées de collecte.
Yves Camisy témoigne :
Ce lointain cousin (depuis la révolution),
témoigne tout simplement de la vie d’antan
et d’un passé révolu, avec humilité et justesse.
Des champignons, j’en ai ramassés et vendus. On décrottait les cèpes, puis il passait un champignonniste. Des cousins : Raymond Trouvé et son frère organisaient le ramassage pour la champignonnière de Courdemanche. On payait le montant d’une journée de bois. C’était valable pour chaque ramasseur. A savoir chez nous : mon grand père, mon père, ma mère et moi. Ma petite sœur ne payait pas parce qu’elle ne venait que le jeudi. Les champignons du soir, on en faisait un tas (situé aux ronds du Guignier, Clocher, Rouleau, Croix-Veneur, Volumiers ou à Croix-Chambault….) puis on redescendait. Il y en avait plus haut que la chaise et on recouvrait chaque tas de fougères, parce qu’il faisait chaud… Je me souviens, on mangeait des pêches… J’ai d’ailleurs planté quelques noyaux de pêche, me disant…ça va peut être germer… Je ne sais pas ce qu’ils sont devenus… il aurait fallu faire des repères. Quand ils venaient à midi, ils klaxonnaient, et on s’entraidait pour remplir ses paniers à champignons. C’était rentable. Mais il y avait parfois de la jalousie entre riverains… mais ce commerce profitait à tous dans l’amélioration du quotidien. Les Camisy ont ainsi acheté un réchaud à alcool, quand d’autres, (à la Ragée, par exemple) achetaient une cuisinière… pour cuire les fameux champignons. A cause de l’octroi… on ne pouvait pas aller les vendre sur les marchés du Mans comme cela. Les champignons étaient pesés avec un peson de chiffonnier qui était accroché à l’anse du panier. Les ramasseurs…c’était exclusivement les riverains… et à cette époque, il n’y avait pas de vol entre ramasseurs. À l’ouverture de la chasse, on était les premiers à fouler les fougères…il n’y avait pas autant de pénétration comme maintenant.
Reconnaître les champignons … par Joël Picard
Aujourd’hui
…1 000 espèces de champignons sont répertoriées, mais il y a beaucoup plus de ramasseurs. Le ramassage est désormais une occupation ludique et gratuite. Par contre la commercialisation des champignons de Bercé est totalement interdite.
Le changement climatique est bien présent
Le site « Conséquences » souhaite partir de la réalité locale et de la manière dont les événements de plus en plus ravageurs touchent nos territoires pour mieux comprendre comment préserver et faire évoluer notre quotidien. André Février, Président de la Société Mycologique de la Sarthe Donne son avis à Julien Helaine sur la cueillette de champignons en Bercé.
https://consequences-france.org/
A l’écoute de 3 Forêts d’Exception
Bercé, Tronçais et la Sainte-Baume
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(Prise de vue : Julien Helaine - Conséquences /novembre 2023)
Ce que dit la loi.
Dans les forêts domaniales du département de la Sarthe,
la récolte d'espèces de champignons non cultivés doit
se réaliser "dans le cadre d'une consommation familiale" :
Pas plus de 5 litres par personne et par jour, soit
l'équivalent d'un panier de 5 kilos environ.
Pour la cueillette en groupe ou familles de trois personnes
et plus, le poids total récolté ne devra pas dépasser 10 kg.
Au-delà, la cueillette devient frauduleuse.
Reportage du Petit Courrier, L’Écho de la Vallée du Loir. Daniel Fouchard, expert en mycologie, installé à Ecommoy dans la Sarthe, fait le point sur ce qu’on trouve en forêt en cet automne 2016. (0'50")
La récolte est tolérée de 9h00 à la tombée de la nuit
toute la semaine sauf le jeudi ...
(où elle est interdite, de même que la nuit).
Autres articles concernant les productions forestières:
Pages en rapport avec le tourisme sur Bercé
La forêt, l’Homme et Bercé (vidéo)
Bibliographie
Revue Au Fil du temps (n° 58 du jeudi 31 janvier 2013. Texte de Joël Picard).