DES SECRETS BIEN GARDÉS
Le Braconnage
A propos
Étymologie et Histoire
Le mot “braconnier” a une origine incertaine, mais il est probablement dérivé du mot français “bracon” qui signifiait à l’origine “brasier” ou “feu de broussailles”.
1178 broconnier Signifie « veneur ou valet qui s’occupe des chiens de chasse » (Renart, éd. Roques, v. 13401) et 1637 (Crespin, Le Thresor des trois langues);
1655 bracconier « chasseur qui chasse furtivement sur les terres d’autrui » (Salnove, Vénerie, p. 150 dans La Curne). Dérivé de bracon « braque » (1250, Roman d’Aubery), bracon (vers 1300 dans Rayn.); bracon est issu d’un gallo-romain. braccóne (braconem dans Lex Frisionum, 1552) correspondant. à l’accent germanique. brakkon; du nominé. brakko « chien de chasse » le fançais braque, vient de ce ce mot.
Au fil du temps, le terme a évolué pour désigner ceux qui chassaient illégalement sur des terres royales, souvent en utilisant des feux pour effrayer le gibier.
Ainsi, “braconnier” est devenu associé à la chasse illégale ou non autorisée.
Chasser est pour l’homme un besoin inné et fondamental à sa survie.
Homo erectus a faim et désire plus de diversité dans son alimentation. Le cueilleur devient chasseur. De libre et naturelle, la chasse devient, au fil du temps, un privilège que s’octroie la noblesse, ce qui lui permet en même temps, de s’exercer à l’art de la guerre.
Le mot forêt ou plutôt forest vient du terme bas latin : forestare qui signifie un espace clos par une barrière. Ce mot désigne les territoires royaux ou seigneuriaux où seuls les nobles ont droit de chasse. C’est la forêt de l’interdit par excellence.
Le braconnage est une activité ancestrale, devenue presque illégale, un mode de chasse aujourd’hui clandestin. Il rallie hommes et femmes pour qui la survie est tout à la fois une question de nécessité, un plaisir de chasser et une révolte sans fin.
Braconnier… Un métier à risque:
De tous temps, afin de punir les délinquants qui pillent leurs réserves de bois, de gibier ou de poisson, les seigneurs rivalisent d’imagination au détriment d’un petit peuple corvéable à merci, et qui pratique pour subsister, cette chasse du pauvre.
Au 8ème siècle …
Si Charlemagne faisait payer une amende qui correspondait au prix de 60 vaches (impossible donc à honorer) plutôt que de mutiler la main d’œuvre, sous Guillaume le Conquérant, on brûlait les yeux de celui qui tuait un sanglier.
Plus tard … couper une main était encore châtiment courant.
Au 16ème siècle …
Tuer un cerf était passible de mort. Sous Henri III (1551-1589), le seigneur abaisse une branche du haut de son cheval ; ses valets en font une « hart » on y enserre le cou du délinquant, et la branche se relève avec un fruit d’une toute nouvelle espèce. (1)
Au 17ème siècle …
Sous Louis XIV (1638-1715) on envoie le malheureux braconnier aux galères et on l’y oublie pour toujours. A cette époque la plupart des habitants des alentours de la forêt sont bûcherons, charbonniers, forgerons ou sabotiers mais ne se résignent pas à abandonner le braconnage, la contrebande du sel, la maraude.
Les corvées en nature foisonnent sur les routes ! Paysans et bêtes de somme côtoient enfants de 15 ans et femmes.
La fable de La Fontaine, “La mort et le bûcheron”, décrit parfaitement ces miséreux du 17ème siècle.
Au 18ème siècle …
Sous Louis XVI (1754-1793) on se contente ordinairement de le mettre au carcan et de lui imposer une lourde amende (exemple 100 livres pour avoir tiré sur des pigeons qui ravagent son propre champ).
À cette époque, les chemins ruraux étaient impraticables, les paroisses voulaient les réparer, mais l’intendant craignait que cela porte ombrage et préjudice à la rentrée des impôts. En 1770, seule la “Grand-route” du Mans à Tours est entretenue.
Le Haut-Maine dans sa partie ouest était couvert de bois, de landes, d’étangs marécageux qui constituaient un terrain à peu près inculte, où le paysan du 18ème siècle, ignorant et mal outillé ne pouvait faire pousser un épi.
Mais dans la nuit du 4 août 1789, les députés de l’Assemblée nationale constituante, dans un bel élan d’unanimité, proclament l’abolition des droits féodaux, dont celui de la chasse.
Le bien commun …prime enfin !
Repenser la Chasse :
Le braconnage comme droit naturel :
la liberté de chasser contre le droit de le faire
En mars 1792 :
Les ouvriers bûcherons et sabotiers de la forêt de Bercé, se révoltent et pillent les blés enfermés dans les greniers du domaine seigneurial.
Voir en cela cet épisode :
https://www.foret-de-berce.fr/articles/revolte-sabotiers/
À cette époque le Maine est devenu l’apanage du frère de Louis XVI : Monsieur le comte de Provence (futur Louis XVIII, dit le Désiré). Celui-ci ne se rend jamais au Mans ; c’est son intendant et tout un corps de fonctionnaires particuliers, qui se chargent de percevoir les importants revenus qu’il tire de la Province.
«Les malheureux exaspérés par la misère et les injustices de toutes sortes, sont devenus absolument ingouvernables».
Notre seigneur suzerain, Monsieur Frère du Roi, Comte de Provence et du Maine, prit pour sa part 25 millions sur les 100 millions d’emprunts du ministre de Calonne.
« Quand je vis que chacun tendait la main, pour recevoir disait-il en riant, moi je tendis mon chapeau » (2)
Le décret du 28 avril 1790
Avait pour objectif de juguler les abus commis par les nouveaux chasseurs,
d’éviter la perte de cultures mises à mal par le nombre des chasseurs
et de réaffirmer que le droit de chasse est réservé aux propriétaires.
Il est interdit de chasser sur les terres d’autrui sous peine d’une
amende de 20 livres pour la commune du lieu et une de 10 livres
pour le propriétaire.
L’article premier du décret précise aussi que :
*« Défenses sont pareillement faites, sous ladite peine de 20 livres
d’amende, aux propriétaires ou possesseurs de chasser dans leurs
terres non closes, même en jachères, à compter de la publication
des présentes, jusqu’au premier septembre prochain, pour les terres
qui seront alors dépouillées, et pour les autres, jusqu’à la
dépouille entière des fruits, sauf à chaque département à fixer
pour l’avenir le temps dans lequel la chasse sera libre dans
son arrondissement, aux propriétaires sur leurs terres non closes. »*
La notion d’une période de chasse autorisée, d’avril à septembre,
est instituée. Mais, le propriétaire est libre de chasser toute
l’année, sur ses lacs, ses étangs, ses terres, si elles sont
clôturées par des murs ou des haies vives.
Il pouvait également chasser toute l’année, dans ses bois et
ses forêts, mais sans chiens courants.
Il pouvait aussi « détruire » en capturant le gibier dans
ses propriétés non clôturées, à condition d’utiliser des filets.
Implicitement le décret distingue les « gros » propriétaires
et les « petits ».
Ceux qui possédaient de grandes propriétés et avaient la fortune
nécessaire pour les clôturer et ceux qui ne possédaient
qu’une petite parcelle.
Pour éviter que la seconde catégorie, de fait limitée dans
l’exercice du droit de chasser, passe outre, toute une série
de sanctions sont prévues par le décret du 28 avril 1790.
Le droit de chasse n’est plus un droit égalitaire.
Le décret du 28 avril 1790 reprend les dispositions du décret
initial de la nuit du 4 août.
Il réaffirme que le propriétaire peut « faire détruire
seulement sur ses possession » le gibier.
Le législateur de l’époque avait ouvert la porte,
à la location des terres pour y chasser.
Cette possibilité se concrétisera juridiquement,
très vite, notamment aux travers des baux passés devant notaires.
Avec le temps la chasse se popularise. Tout à la joie de pouvoir enfin chasser comme les nobles, les hommes abattirent tant de gibiers prédateurs comme les loups et les ours…qu’ils disparurent. Les autres bêtes sauvages pullulèrent alors et devinrent trop nombreuses, au grand bonheur des braconniers.
Le droit de chasse en France de 1789 à 1914
1793 : C’est aussi l’époque de la chouannerie où les chouans sont partout et qu’on n’en voit nulle part.
Puis… 1794, la chute de Robespierre… on mangeait du pain d’avoine, de pomme de terre et même de glands.
Au 19ème siècle… En 1801
Beaucoup d’actes de brigandage sont recensés.
(Jupilles et Mayet).
Parmi les victimes figure le percepteur de Jupilles, dont la femme est grièvement blessée.
En 1844
La loi institue à nouveau un droit de chasse réservé au propriétaire de la terre. En forêt, la tentation est grande de passer les bornes. Faits divers (Annales forestières et métallurgiques de décembre 1844) « …On nous annonce du département de la Sarthe qu’un garde forestier a été trouvé assassiné par des braconniers. »
2 septembre 1866 :
Cette phrase de Paul Masseron, indique bien la mission du garde forestier de l’époque. “En tournée sur le périmètre de mon triage, pour surveiller les braconniers et chafseurs qui pourraient s’émanciper.”
Au XIX° Siècle, les tournées “Chasse” comme les tournées “Pêche” sont succinctes, alors que les règles déjà bien établies sont facilement transgressées.
Les forestiers de Bercé qui ont par ailleurs beaucoup d’autres tâches à assumer, et peu de moyens pour se déplacer, ne sont apparemment pas des exemples en matière de répression tel que le soulignera R. Roulleau en 1887.
14 novembre 1866 :
P.V. de délit de chasse n° 114 établi par Masseron Paul
pour chasse au lapin à l’encontre de Gagnot Baptiste – Marigné.
* L'an mil huit cent soixante six, le 14 du mois de Novembre ;
Nous soussigné Masseron Paul-Jean-Gabriel garde forestier à
la résidence de Marigné, afsermenté, décoré au vœu de la Loi,
certifions que, faisant notre tournée vers onze heures du matin
dans la forêt de Bercé appartenant à l'état, au canton appelé
les Hutteries parcelle B sis au territoire de la commune de
Marigné, dont le bois est âgé de 30 ans environs, nous avons
entendu un chien qui donnait de la voix, nous nous sommes
emprefsés de nous diriger du côté, étant arrivé sur la ligne
d'Ecommoy à Lucé nous avons aperçu un chafseur en action de
chafse sur le périmètre au bas de ladite ligne. Nous nous
sommes embusqué près le chien qui donnait de la voix et avons
attendu environ vingt minutes en cette position, le chafseur
s'est avancé vers nous à 60 mètres environ et environ à deux
cent mètres en forêt, là, nous avons parfaitement connu le
sieur Gagnot (Baptiste), résidant chez sa mère propriétaire
au hameau des Vieux Clous, commune de Marigné qui appuyait
son chien qui chafsait un lapin*.
* Le sieur Gagnot s’est retourné pour suivre sa chafse et
nous nous sommes lancés à sa poursuite et sitôt qu'il s’en
est aperçu, il a pris la fuite, sans que nous ayons pu
l'atteindre, nous avons criyé après lui en le nommant,
Gagnot, nous vous connaifsons et on vous déclare procès
verbal de tout quoi nous avons rédigé le présent que
nous avons clos à notre domicile, le même jour, mois
et an que defsus, Dont Acte.
Le Sieur Gagnot était armé d’un fusil à deux coups*.
Mafseron … 19 Novembre 1866, *avoir été à Marigné à
l’afirmation et à Ecommoy à l’enregistrement du
procès verbal ci-defsus. *
Une histoire qui aurait pu mal finir, celle du garde Passerat à la maison forestière de la Doucinière entre 1876 et 1891. Témoignage de Maurice Vérité – 1997 - la Grefferie à Saint-Vincent, corroboré par Claude POIRRIER, les Aîtres-de-Vaux à Jupilles:
« Ce garde avait 3 filles. Mais il était peu estimé par les riverains. Un jour, en poursuivant des braconniers il s’est laissé surprendre. On l’a retrouvé la tête dans une terrée de renards, les mains attachées et un pieu entre les jambes. Heureusement qu’il avait son chien ce jour là dans ce coin de l’Hermitière. Celui-ci lui sauva la vie, renchérit Claude Poirrier qui avait eu vent de l’histoire par son grand père Simier, car en grattant furieusement la terre de ses pattes, il lui dégagea les épaules, ce qui lui permit de se tirer d’un mauvais pas certain. Les braconniers étaient rarement en forêt mais à l’extérieur. Ils habitaient les bordages et tiraient uniquement par nécessité alimentaire. En ce temps-là, les gendarmes et les gardes devaient les appréhender physiquement en les prenant par l’épaule, mais bien souvent ceux-ci se cachaient ou filaient à toutes jambes. » …
28 novembre 1887
Note circulaire de l’inspecteur adjoint des forêts René Roulleau (de la Roussière) :
« Le service forestier fait observer aux préposés de la forêt domaniale de Bercé qu’il y a lieu de mener une campagne très active contre les faits de braconnage, qui se produisent depuis quelques mois, afin d’arrêter le mal dès son début, et de décourager par une surveillance énergique, et une répression sévère des tentations les délinquants. »
« Les préposés devront se tenir au courant des noms et domiciles des braconniers désignés comme tels par la rumeur publique, ou la gendarmerie. Leurs agissements en forêt seront surveillés de très près, s’ils sont concessionnaires, ouvriers bûcherons et leurs voitures seront fouillées en motivant cette vérification sur la nécessité de connaître, les quantités et la nature des produits ???? . Les gens notoirement connus comme braconniers seront exclus de toute délivrance de menus produits. »
« Les gardes devront faire des rondes de bon matin et des rondes de nuit, quand il fera clair, ils seront deux, et armés de leur mousqueton, (par ordre de Mr. l' inspecteur, en date du 24 novembre) les fusils de chasse, ne seront jamais portés par les gardes. Lorsqu’ils auront reconnu des collets récemment placés, ils devront se mettre en embuscade, de manière à prendre sur le fait les gens qui viendraient vérifier ou tendre à nouveau des collets. L’inspecteur et le chef de cantonnement ne doutent pas que le personnel de Bercé va répondre à l’appel fait à son dévouement et ne montre dans l’exécution d’une partie de ses fonctions, le sentiment du devoir qui est en lui. Il est certain d’ailleurs que les résultats obtenus correspondront à la bonne volonté qui sera déployée. Les brigadiers, sont invités à exiger des gardes sous leurs ordres, la stricte exécution des prescriptions qui précèdent. Dès qu’une découverte de collets aura été faite, le chef de cantonnement devra en être informé par le prochain courrier.»
Les préposés doivent montrer l’exemple et en ce sens être irréprochables, c’est l’avis du garde général B.O de Linière en 1866, repris en 1891 par l’inspecteur Delaporte.
Note de B.O. de Linière :
Le garde général soussigné en exécution des ordres de M. l’inspecteur en date du 3 juillet 1863, recommande au brigadier Hayot de tenir strictement la main, à ce que les préposés dans ses ordres, ne chassent pas et n’aient pas de chiens de chasse (9 juillet 1863).
Profil bas de rigueur, pas question pour eux d’avoir un cheval, ni même un chien courant ou d’arrêt durant le service en forêt, seul le vélo est autorisé. En 1902 le permis de chasse n’est pas délivré aux gardes.
1er février 1899
Surveillance chasse…le ton monte au sujet des chiens en forêt
« Je me suis aperçu, que malgré mes ordres formels,
les concessionnaires, les indigents, les bûcherons,
les ouvriers de toutes sortes venaient au bois avec
leurs chiens. Il faut partir du principe, que dans
le bois tout chien chasse, qu’il lance et met sur
pied le gibier et que les gens mal intentionnés,
connaissent ainsi aisément les sentiers que prennent
d’habitude les animaux et où ils poseront des collets.
J’informe, le personnel de Bercé, dont la conduite
professionnelle est véritablement indigne, qu’il
s’agisse des exploitations, des travaux, des
concessions ou de la chasse, que si à dater du
15 février je rencontre dans mes tournées,
un seul individu avec un chien, une peine disciplinaire
sera immédiatement demandée. Les braconniers sont les
maîtres à Bercé, j’en ai acquis la certitude.
Les gardes et les brigadiers ne s’en occupent jamais,
ils redoutent les maraudeurs avec lesquels, certains
ont pactisé. J’en ai la preuve! De tels faits que
je n’aurais jamais crus possible, me feront redoubler
de sévérité ».
(Signé : Roulleau)
Incompétence des personnels de Bercé
S’agissant peut-être du garde Gérard (1903) montré en exemple, cette note de l’inspecteur Roulleau, illustre bien le malaise, qui pouvait régner à Bercé à cette époque.
Le Mans le 19 juin 1903 :
Ordre
« L’incompétence du personnel en matière de chasse, dans la forêt de Bercé, qu’il s’agisse de la surveillance du braconnage, du piégeage, de l’élevage de certains gibiers etc.…. est complète. Cela n’a rien d’étonnant, ces préposés nouveaux n’ayant pu recueillir aucune tradition de leurs devanciers, je désire voir cesser une situation aussi déplorable et aussi préjudiciable aux intérêts de l’Administration et du Trésor, et puisqu’un heureux hasard, mit en contact avec votre personnel un garde-chasse particulier en forêt de Bercé, fils, du reste, d’un ancien brigadier du domaine de Fontainebleau, rompu à toutes les ruses des braconniers et aux difficultés de l' élevage et du piégeage, je vous prie de veiller à ce que le concours le plus actif lui soit donné, par chaque préposé, qu’il s’agisse de tournées de nuit en vue de la surveillance des braconniers ou bien des tracés des sentiers d’assommoirs pour les bêtes puantes, ou bien l’entretien des pièges tendus par les adjudicataires du droit de chasse ou bien des essais de repeuplement en certains gibiers, chevreuils ou faisans.
Si ce concours est donné, dans les conditions de zèle que j’indique, les gardes auront vite fait d’être au courant de la chasse et s’y intéresseront. Vous aurez à me signaler au moment de la rédaction des notes, c’est à dire au 1er octobre de chaque année, les gardes qui vous paraîtront avoir acquis grâce à un zèle et application bien entendu, des connaissances certaines en la matière. Vous veillerez bien entendu, à ce qu’aucun abus ne se produise et à ce que le service ordinaire des gardes, ne souffre pas de ces occupations plus absorbantes et à ce que les rapports entre eux et les gardes-chasse, soient conformes aux situations respectives des uns et des autres. Je compte sur le tact des gardes-chasse et sur la bonne volonté des gardes domaniaux. Cet ordre sera copié sur tous les livrets des gardes de la forêt de Bercé. L’inspecteur des Eaux et forêts, signé : Roulleau
Suite à cette note, les préposés iront tous faire des stages chasse, auprès dudit garde-chasse particulier.
23 Juin 1903 :
Barbé accompagne le soir le brigadier à Château-l’Hermitage pour avoir des renseignements sur la chasse. Le braconnage est omniprésent en et hors forêt. Des tournées anti-braconnage, de nuit sont instaurées, (2 forestiers) en 1903 et à suivre. Ces tournées ne donnent pas de résultats extraordinaires.
28 septembre 1919 :
Compétence des gardes en matière de délits de chasse
—- Note circulaire —- Loi –
L’article unique, n° 22 de la loi du 3 mai 1844 sur la police de la chasse est complété par le paragraphe suivant : « A l’égard des gardes forestiers, cette disposition s’appliquera en quelque lieu, que les infractions soient commises dans les arrondissements des tribunaux près desquels ils sont assermentés. Il résulte de cette nouvelle loi, qu’en matière de chasse, la compétence des préposés est étendue aux forêts particulières et aux terrains quelconques où elle se trouve la même que dans les bois soumis au régime forestier. La présente note sera inscrite sur les livrets spéciaux pour circulaire, de tous les Préposés. » Signé : Potel
Avant on bricolait……. désormais place au travail ….c’est du sérieux!
Septembre 1924 :
Note de Potel sur la constatation des délits de chasse en plaine.
Déjà en 1903
Et alors que leur compétence en cette matière pouvait leur être encore contestée, l’administration avait recommandé aux préposés de constater les délits chaque fois que l’occasion se présentait au cours de leurs tournées ordinaires. Depuis, la loi du 28 septembre 1919 (voir instruction n° 9 du 3 octobre 1919) a donné toute compétence aux préposés en cette matière. Enfin la nouvelle loi du 1er mai 1924 portant notification de la loi du 3 mai 1874, sur la police de la chasse, vient de les charger spécialement de la répression de ces délits, à tel point que la surveillance de la chasse, fait maintenant partie du service obligatoire des préposés, au même titre que la surveillance de la pêche. En ce qui concerne le simple délit de chasse sur autrui, (sans la permission du propriétaire) j’estime qu’il ne doit être constaté que sur la demande ou plainte du détenteur du droit de chasse.
10 mars 1925
Les préposés de Bercé ont été conviés par Mr. Bordeaux,
adjudicataire de chasse, « pour entendre une causerie,
en présence de Mr l’inspecteur principal Potel, sur la
destruction des animaux nuisibles. Accompagne le brigadier
à Brette les Pins, pour assister à la conférence sur le
piégeage. » (Guiomard)
12 mars 1929
-
Alençon - Note du conservateur à messieurs les inspecteurs… (Forêt et Trésor sont intimement liés) « Je vous prie de tenir la main à ce que la garde des forêts dont la chasse n’est pas louée, soit assurée avec une vigilance toute spéciale par les préposés forestiers. D’une manière générale, au surplus, la surveillance de la chasse rentre dans leurs attributions normales. Et j’ai le regret à constater que d’une manière à peu près générale, les chasseurs se sont plaints, au cours de récentes séances d’adjudications, de la mollesse avec laquelle le personnel forestier se préoccupait en général de cette branche de service. C’est une des causes pour laquelle certaines forêts n’ont pas été recherchées par les adjudicataires de chasse. J’insiste pour que vous teniez personnellement la main au redressement d’une mentalité aussi regrettable en soi que par les conséquences fâcheuses qui peuvent en résulter indirectement pour le Trésor »
Signé : le conservateur Granger.
Après la dernière guerre, les agriculteurs se sont vu reconnaître un droit d’affût pour protéger leurs cultures en luttant contre les prédateurs. Cette pratique ayant tendance à dégénérer en braconnage, la loi sur le plan de chasse (loi 63-754 du 30 juillet 1963) a instauré un plan de chasse du grand gibier qui n’a pas produit les effets escomptés.
De plus, eu égard aux conséquences financières des divagations du grand gibier, un système d’indemnisation des dégâts a été instauré en 1968, parallèlement à la suppression du droit d’affût.
Quelques exemples de braconnage sur Bercé
Référence (3) Du latin apprehendere : prendre, saisir, attraper ; dans le cas présent, appréhender au corps ou au collet.
2 octobre 1876 :
« PV de délit d’outre-passe (chien après un lièvre parti d’un champ) à Bignon Pierre, la Croix-Milier (Millet) à Flée. »
16 décembre 1900 :
« PV au sieur Massicault, chassant avec un autre et un chien dans la parcelle A6 des Follets (P.224) à 100 m du périmètre (avec Guimier). »
20ème siècle :
5 janvier 1902 :
«PV contre le sieur Peigne Henri cultivateur à Chahaignes,
né le 9 octobre 1879, fils d’Alexis et de Laudereau
Marie à Chahaignes, pour chasse en forêt domaniale
sans autorisation avec les sieurs Guédé et Boulay –
(Fusil double système Lefaucheux).»
28 septembre 1902 :
« Surveillance chasse : Reçu mandat de 20 francs. » (Gratification de PV de Chasse).
5 juillet 1905 :
M. le conservateur recommande au gardes verbalisateurs de prendre sans retard, tous les renseignements à consigner sur les PV et de ne pas attendre au lendemain, sans quoi ils risquent de laisser aux délinquants le temps de se procurer des alibis.
17 novembre 1907 :
« PV chasse, sans permis sur autrui avec chien au sieur Lainault Pierre – Chahaignes- condamnation le 25/01/1907 à 25 f d’amende, restitution du fusil (valeur 50 f) et 20 f de dommages et intérêts. »
5 janvier 1911 :
« PV chasse à Guimier Edmond (Vigneron) à Chahaignes pour chasse à 600 m à l’intérieur de la forêt. »
28 janvier 1918 :
« … 10 h 30- Sans permis et en temps prohibé –
aidé de Bougreau dans le Buisson parcelle C² (P.118)
bois âgé de 12 à 40 ans, nous avons entendu parler dans
les fourrés (jeunes bois) – nous avons répondu comme à
un camarade en invitant à venir de nôtre côté, nous avons
reconnu le sieur Cartereau Gustave, cultivateur à Marigné,
lequel était en action de chasse. Il était armé d’un fusil
double à percussion centrale- canons bronzés et crosse anglaise,
arme que nous avons estimée à 100 f » – et….. dans le même temps
2ème PV, même endroit, «…Nous nous sommes trouvés en présence d’un
caporal portant des écussons du 28ème Territorial, lequel nous a
déclaré se nommer Le Masson Louis, actuellement au 117ème RI
du Mans- Armé d’un mousqueton de guerre avec cartouches modèle
1886 qu’il nous a déclaré avoir pris à la caserne sans permis –
(a déclaré ne pas avoir de permis). »
25 septembre 1932 :
PV de Pigault rédigé avec le garde Robert Julien au service de
M. Darblay « ….au sieur Émile Masson 30 ans, nous n’avons pas
pu reconnaître le second, car aussitôt, ils sont rentrés sous
bois pour se dissimuler. Malgré l’objection que nous leur avons
faite de s’arrêter, ils se sont enfuis vers le périmètre.
Nous nous sommes emparés du chien, un griffon jaune à poil
ras, porteur d’un collier sans plaque. Le sieur Masson est
venu le réclamer au garde Julien, qui l’avait emmené dans
son chenil, en lui offrant une somme de 500 francs pour
arranger cette affaire. Malgré l’évidence, il nie avoir
chassé en forêt. Le soir même, nous avons questionné le sieur
Masson en lui demandant quel était l’homme qui l’accompagnait,
il s’y est refusé, nous disant que lui-même n’y était pas.
PV Chasse sur autrui. »
11 mai 1934 :
« Avec le brigadier Albrecht et le garde-chasse Gobert canton des Profonds Vaux, près de la parcelle 14 pour procéder à une enquête au sujet d’un cerf ou une biche pris dans un collet quelques jours auparavant en bordure de cette parcelle. Le collet était encore sur place, mais l’animal ayant été enlevé, il est très difficile de savoir quelle direction, le ou les auteurs de ce délit ont prise. »
15 mai 1934 :
« Nous nous sommes rendus chez les riverains de cette parcelle afin d’avoir quelques renseignements et avons pris l’empreinte de leurs sabots, mais aucune de ces mesures, ne correspond aux empreintes laissées sur la terre labourée du champ. PV contre inconnu enregistré à Château le 19 mai 1934. »
Le garde Julien logeait à la «Maison Rose». Gobert à la Tasse, puis à Laillé. En 1926, il loge au hameau St-Hubert. À l’approche de la guerre, les temps sont durs et braconner devient nécessité.
10 juillet 1939 :
Disparition d’un faon en forêt –
« Avec le brigadier procédé à une enquête dans les communes de Marigné et Téloché au sujet de l’enlèvement et transport d’un faon vivant. Compte rendu transmis ce jour à M. l’inspecteur. » (PIE André).
Yves Camisy
Le « dernier affûteux » en Sarthois … ou Affuteur, ce droit qu’avaient les riverains de la forêt de « repousser » les animaux en toutes saisons et qui fut supprimé en 1968.
(Marie-Claude Planchet - Chahaignes culture et loisirs – 2023)
Les bons mots et proverbes d’Yves Camisy
Bien sûr c’était interdit de braconner…mais pas défendu !
Lorsqu’il neige, la forêt devient un grand livre pour les ânes.
Yves Camisy se confie à Louis Paul Ache
Braconnage durant la Guerre 1939/1945 :
Seule l’administration française et l’armée d’occupation chassent en forêt.
Quelques battues contre les sangliers sont organisées par le lieutenant de louveterie.
Les Camps de jeunesse installés en forêt profitent comme certains riverains ou chômeurs, du gibier abondant, mais rien que pour se nourrir !
Les Allemands, eux chassent à partir des miradors ; Quelques barreaux seront sciés et les miradors piégés, durant l’occupation en forêt.
En effet, dans le coin, beaucoup de gens voyaient d’un mauvais œil ce gibier leur passer si facilement sous le nez.
Aussi le braconnage prospère-t-il, un braconnage silencieux qui consiste en la pose discrète de collets à lièvres, chevreuils et cerfs.
«Même les chiens des chasseurs à la fin de la guerre, se faisaient prendre dans les collets, cela devenait invivable. Seuls les sangliers en réchappaient …. sauf dans les fosses qui étaient creusées autour de la forêt».
Pour mettre en défaut les chiens, les anciens répandent du poivre sur la voie du gibier, empêchant ces messieurs les officiers et “occupants” de pratiquer la chasse dans " leur " forêt à “eux”.
Les vieux grognards des guerres précédentes ne voyaient pas plus d’un bon œil le fait que les gradés de l’infanterie qui les avaient souvent humilié et chassaient aujourd’hui avec l’occupant, s’en prennent ainsi à leur gibier…
Il y avait là quelques relents d’amertume biens compréhensibles.
5 janvier 1940 :
(Pie André) « En effectuant notre tournée avec le brigadier, nous avons découvert tendus : 11 collets à gros gibier dans les parcelles A3 et A4 du canton des Forges (P.142/143). En surveillance le soir et le lendemain matin à proximit é nous n’avons pu découvrir le ou les auteurs du délit. Ayant soupçonné qu’il pouvait s’agir de militaires installés en forêt, nous avons enlevé les dits collets, tout en continuant notre surveillance dans les parcelles indiquées. »
3 avril 1940 :
(Pie André et le brigadier Poumerol) « À 50 m de l’intersection
des lignes des parcelles B2 C2 et C5 (P117, 118, 119) trouvé
triage N°4 dans le buisson : parcelle B2 (P.117), un cerf en
état de décomposition (mort de 15 jours environ), 1 chevreuil
(pris au collet) enquête à Marigné. Les bois de la bête
avaient été sciés au ras du crâne et enlevés, les 2 cuissots
et les épaules avaient été soigneusement coupées à l’aide
d’un outil tranchant, désarticulés et enlevés aussi –
L’animal avait été pris au collet (il s’était débattu avant
de périr : piétinements et brins cassés).
Le lieu de la découverte est situé à l’intérieur d’une
zone actuellement occupée par la troupe et formellement
interdite au public. Tout nous porte à penser que ce sont
des militaires, les auteurs du délit. A différents points
du canton, des marques avaient été faites sur des arbres,
visibles des chemins fréquentés actuellement par les
militaires, à proximité des passages de gros gibiers.
L’interrogatoire des différents soldats occupés à des
travaux à proximité ne nous a appris aucun fait nouveau. »
11 juin 1941 :
Procès-verbal du garde Messager Armand.
*« L’an mil neuf cent quarante et un, le onze du mois de juin.
Nous soussigné, Messager Armand, garde des Eaux et forêts à
la résidence de Pruillé-l’Éguillé. Assermenté et revêtu des
marques distinctives de nos fonctions, certifions que,
nous rendant au Mans à bicyclette par la route départementale
de Saint-Calais La Flèche, nous avons vers les cinq heures
trente déposé notre machine à la lisière d’un bois à environ
quinze mètres de la route au lieu dit Rifroger sis au territoire
de la commune du Grand-Lucé et distant d’environ deux kilomètres
de ce chef-lieu de canton. Nous étant enfoncé de quelques pas
dans le jeune taillis pour satisfaire un besoin, nous avons
vu un individu qui semblait très pressé s’éloigner dans le
bois. Revenu auprès de notre bicyclette, nous avons trouvé
un lapin mort à quelques mètres de celle-ci. N’ayant vu
aucun collet aux alentours, nous avons supposé que ce gibier
avait été perdu par l’individu que nous venions de voir
quelques minutes plus tôt. Nous avons ramassé le lapin
qui a été déposé contre reçu aux Hospices du Mans.
En foi de quoi, nous avons dressé le présent procès-verbal
contre inconnu. Fait et clos à la maison forestière de
la Doucinière pour des raisons de service et de recherches
complémentaires. Le dix neuf juin mil neuf cent quarante et un. »*
Juste à la sortie de la guerre :
L’on fit rapidement l’inventaire : il ne restait que très peu de grands animaux (cerfs, chevreuils) par contre il y avait beaucoup de sangliers qui dévastaient les cultures. D’âpres battues en firent chuter le nombre. « Énergiques ces bêtes fauves…en effet elles cassaient les collets ! »
Certains, comme le père Renaud, habitant la « Grande fosse » (nom prédestiné) refusait de boucher les siennes (témoignage de son fils Almire). « Ces fosses durant la guerre avaient approvisionné le coin en viande. Même le garde Volard venait y achever les sangliers ; quelque fois deux à la fois, avec son fusil de guerre dans la fosse. Il lui suffisait de mettre un appât au fond de ce trou de 2,50 m de profondeur, la couverture était assez costaud pour qu’un chevreuil ou un marcassin n’y tombe pas, par contre les grosses bêtes fauves, la rompaient sans problème. »
Il a fallu que les chasseurs du coin menacent le père Renaud d’un procès afin que celui-ci obtempère.
Dans les années 1950 il y a surpopulation de lapins, mais les battues et la myxomatose y mettront un terme.
23 mars 1953 :
Goenvec rencontre M. le conservateur au rond de Croix-Marconnay. « Il m’a demandé des renseignements sur les braconniers. M. le Conservateur m’a conseillé de la prudence dans les patrouilles de nuit, autorisé d’apporter un chien, et n’utiliser mon arme qu’au cas de légitime défense ».
En 1959
L’on retrouve lors d’une perquisition chez certains braconniers, de la viande dans une lessiveuse cachée sous quelques fagots au fond du jardin. La peau de l’animal, elle, avait été enfouie en terre dans le jardin, à l’emplacement duquel on avait pris le soin de repiquer quelques poireaux. En 1968, année de toutes les contestations, l’on retrouve sur le périmètre des Profonds-Vaux, un affût, support de fusil. Les engrillagements réalisés en protection des plantations avant cette période de récession sont aussi mortels et il n’était pas rare de trouver lors du brame d’octobre une paire de cerfs, acculés dans le grillage, et étranglés par leurs bois enchevêtrés. Les cultivateurs jusqu’à l’arrivée du plan de chasse (1969) pouvaient chasser la bête fauve. Vers les années 1970, le gibier se fait rare et se tient sur les bordures, attiré par l’appétence des cultures riveraines. Bien après guerre, certains continueront à prendre goût à l’interdit, la braconne, ruinant quelque peu le massif. Il faut dire qu’en l’absence de plans de chasse, il était tentant de tirer sur tout ce qui bougeait.
C’était toujours cela que les gros (4) n’auraient pas…
Des anciens amis “braconniers” d’Yves Camisy, un seul est resté correct à ses yeux, Valentin Mecchia habitant l’Épau à Lavernat.
Menteur comme un arracheur de dent…il disait pouvoir tenir la cadence de 44 km/h pendant 3h en vélo…Il n’a pourtant jamais trahi. C’est un bon tireur…il certifiait pouvoir enfoncer des pointes à 176 m avec sa 280 (il a quand même tapé dans le rond rouge d’une poivrière).
Un jour on a tué une “bique”…sur Beaumont-Pied-de-Bœuf, aux Landes, elle avait la longe au cou (une longe en coton de bonne qualité “pour cavalier supérieur”) je lui dis qu’elle avait dû, ces derniers jours, lui échapper…à cela il ne m’a pas répondu.
Bercé a vu chuter ses populations de gibier jusque dans les années 80. Quoiqu’on en dise, le mal n’était point le fait des braconniers, mais celui des nantis ou des bourgeoisiaux, comme disait Bernard Chevalier. C’est vrai qu’aucun contrôle ne venait clôturer leur acte de chasse.
En 1955, Bercé était garni en gibier, la chasse au gros (cerfs, biches et chevreuils) ouvrait le dernier dimanche d’octobre et le cerf ne restait ouvert que 8 jours. Un de ces lascars-là oublie la date de fermeture et tue un cerf entre le rond du Guinier et le rond du Clocher dans les Monnées. Manque de pot….il est filmé en train de le châtrer. Quand (J.L.H…) le lascar voit çà, il s’empare de l’appareil photo et le piétine. Le photographe écrira son mécontentement dans le Maine-Libre, (signant M.M.) pour Michel Marc.
Parti pris de l’information :
Pour endiguer l’hémorragie, on lâche des faisans (1958), des hases et des bouquins, des chevreuils (1968-1984), des cerfs et biches (1978).
Aujourd’hui le braconnage perdure, plus par intérêt ou bravade de l’interdit que par pure nécessité, et il est bien souvent le fait de bandes venues d’ailleurs.
Les populations sont remontées et en période de comptage, il n’est pas rare de voir des hardes de plus de 30 animaux squattant pour la nuit un champ cultivé.
La régulation du gibier doit prendre en compte ce phénomène de braconne au même titre que les accidents dûs à la circulation routière.
C’est tout jeune, durant la guerre que tous ces braconniers en herbe, ont reçu leur formation, pour dénicher les oiseaux, déterrer les lapereaux ou grimper avec parents ou grands-parents à la pleine lune dans les pommiers situés en lisière du bois.
Ce n’est donc pas catastrophique pour l’avenir, car nos chères petites têtes blondes sont désormais bien sensibilisées à la protection de la nature… et plus proches de leur tablette.
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Autres articles concernant la chasse ou la pêche:
Bibliographie :
(1) Louis Saillant : Au pays du Maine - des gaulois à nos jours (1 janvier 1934) Archives registres des Eaux et forêts - notes et témoignage de Robert Calvel.
(2) Alfred Rambaud -1883- histoire de la Révolution.
(3) Du latin apprehendere : prendre, saisir, attraper ; dans le cas présent, appréhender au corps ou au collet.
(4) Les gros ce sont messieurs les adjudicataires de chasse.
Un jeune braconnier surpris par un garde-chasse (gravure). D’après Maurice Engelhard, La chasse et la pêche, souvenirs d’Alsace, Paris, Berger-Levrault, 1888, p. 227. © BnF, Gallica.
Revue Au Fil du Temps N° 47 & 48 - Pages diverses (Y. Gouchet - 04 & 07/2010)