DES SECRETS BIEN GARDÉS
Maison forestière des Boussions
La précédente batie selon les préceptes de l’époque en 1814, présentait quelques désordres qui auraient alourdi sa rénovation.
Voici la liste des forestiers ayant occupé cette maison forestière :
Située sur le haut du plateau, bordée de 1.22ha de terre, près du rond du Clocher, elle jouit de part sa situation d’un environnement ensoleillé.
Une autre habitation la jouxte en lisière.
Anecdotes liées au poste
17 février 1770 :
« Étienne HOUSSEAU, laboureur, se plaint que “… passant le 30 janvier dernier sur les cinq heures du soir en la forêt de Bercé pour se rendre en sa maison au lieu des Boussions, paroisse de Thoiré, il eut le malheur d’y rencontrer dans le canton dudit lieu des Boussions le dit VARLIN (garde de la forêt de Bercé au triage de Fontenelle), accompagné de son chien naturellement féroce et accoutumé à mordre, lequel chien excité et agacé par le dit VARLIN mordit cruellement le dit HOUSSEAU au gras de la jambe gauche et l’eût peut-être dévoré, sans que le dit VARLIN, ému des cris que le dit HOUSSEAU fit, rappela son dit chien“… Le garde répond que les blessures étaient insignifiantes, que la plainte a été déposée uniquement en vengeance d’un procès-verbal dressé par lui. Le tribunal ordonne une enquête. » (1)
Le garde Carpentier, est né à Cormeilles (Oise). Le 13 décembre 1844 il subit, sur le territoire forestier de Thoiré, une tentative d’afsafsinat par un délinquant surpris en flagrant délit. Jean Baptiste Carpentier a reçu à la figure un violent coup de serpe qui lui a coupé la joue droite, fendu le nez et attaqué l’œil gauche. Dans cette regrettable affaire, M. le maire de Thoiré (sans nier ce fait incontestable) a refusé avec son conseil de corroborer les faits. Selon eux, la victime connaissait parfaitement le délinquant (qui était, aux dires du maire, un brave homme).
Elle aurait dû dresser procès verbal puis se retirer. L’arrêt de la cour a cependant condamné le dénommé Boyer à 8 ans de réclusion, à la surveillance de la police le reste du temps et à 100 f de dommages et intérêts envers la victime (réf. : salaire en 1947 : 600 f). En 1847, il est muté brigadier domanial aux Étangs. En novembre 1860 il est nommé brigadier à Saint-Rigomer des-Bois à la M.F. du Buisson, en Perseigne.
28 décembre 1868
Note de Leroux : « Mr. le sous -inspecteur est venu chez moi pour mentionner les dégâts ou réparations à faire à la M.F. qui seraient susceptibles d’être imputés à mon compte. » Leroux profitera le 27 janvier 1870 d’une permission de 8 jours pour se marier, deviendra brigadier fin 1872 et sera enterré à Pruillé-l’Éguillé le 18 mai 1874.
Réparations effectuées en septembre 1876, mise en place de grave dans la cour le 20 septembre 1876 avec un charretier et 2 prestataires (Dutertre de Chahaignes). Le sous inspecteur constate le 22 septembre que la tenue de la maison du garde Heintz est convenable… Quelques réparations en août 1889, drainage des fossés le 8 novembre 1894 et en mars 1897, l’ouvrier couvreur a employé 100 ardoises, peint les lambourdes des gouttières, mis un tuyau de descente, recrépi les cheminées avec du ciment.
Alfred Jouaux appartient au corps des chasseurs forestiers,
il se rend le 7 août 1914 au camp de Sainte-Maure, mais il est renvoyé à son poste le 20 juin 1915, car il est âgé de plus de 45 ans. 7 octobre 1915, incendie à la maison forestière : « le soir entre 6h et 6h30, en rentrant à notre domicile, nous avons trouvé six personnes du voisinage, qui venaient éteindre avec l’aide de ma femme un commencement d’incendie qui s’était déclaré pendant notre absence. Les dégâts sont : un lit brûlé en entier, une table de nuit, les peintures de la cuisine sont très endommagées… ». Des réparations seront effectuées du 26 octobre au 9 novembre 1921 qui concerneront les peintures, menuiseries et en plus….six ouvriers maçons y travailleront. « À Saint Calais le 12 novembre pour toucher ma prime d’assuré pour incendie. »
Pierre Rimasson et Marie. Ils ont en 1936, pour berger Chaligné William (né en 1922) et pour fille Aline dont la passion est l’élevage des “p’tits chiens”. Elle se maria avec Jean Lachiver forestier à la Fresnaye-sur-Chédouet dont le père André, lui-même forestier occupait le poste de Saint-Rigomer-des Bois.
20 juin 1952
« Mon cher Goenvec…j’ai transmis à Mr l’ingénieur principal un rapport concernant le curage urgent du puits de la M.F. et joint deux factures. J’espère avoir satisfaction et demande que monsieur Bardet, seul spécialiste de la région effectue ces travaux avec l’aide de nos auxiliaires. Tu as eu une bonne idée de faire effectuer cette analyse. »
Gaston Fivaz, (forestier centenaire, 102 ans, décédé le 13 août 2023) était un nostalgique des Boussions. Il a réalisé cette maquette.
Le 26 septembre 1955 :
Arrivée de l’électricité au poste des Boussions. L’administration ayant fait place au jeune ONF, la modernisation s’intensifie. 14 janvier 1972 : installation d’une pompe au puits.
L’ancienne maison sera démolie en 1984 pour être remplacée par une maison à ossature bois en 1985.
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Références :
(1) Inventaire sommaire des archives départementales de la Sarthe antérieures à 1790 série B.(f° 9-ADS-actes - 7 M 402
Revue Au Fil du Temps N° 22 de décembre 2003 - Pages 5 à 7 (Y. Gouchet)