DES SECRETS BIEN GARDÉS
Guerre 1914-1918
A propos
Sur la photo ci-dessous, figurent deux chasseurs forestiers, l’homme de troupe et le capitaine.
…« Les pertes très importantes que subirent les officiers forestiers subalternes et chasseurs pendant la grande guerre durant laquelle ils combattirent en première ligne dans l’infanterie fit vaciller la gestion forestière durant encore 15 ans (et même au-delà), au moment crucial d’une reprise en main de la foresterie en Alsace-Lorraine, de son intensification en Algérie et dans les colonies, et de la reconstitution des forêts dévastées par la guerre sur la ligne de front. »…
Jean Claude Chausse et Richard Bacchetta nous livrent dans les deux études suivantes, le « time-lapse de l’engagement forestier dans les combats de la première guerre mondiale.
puis Les forestiers engagés dans la première guerre mondiale (2ème partie) entre 1914 et 1919.
Car les rendez-vous " HISTRAFOR " à Nancy, permettent l’émergence d’études sur l’histoire des forêts, à l’image de cette autre présentation faite par Jean Claude Chausse :
Mais ou est donc passé la 18ème compagnie de chasseurs forestiers ?
En 1914
La région était calme (Henri Thénaisie)
1er août 1914 :
(Silvestre) En tournée aux cantons de la Lune et du Buisson, à Marigné ayant entendu le tocsin, passé chez le brigadier.
2 août 1914 :
(Pelletier) chez le brigadier Esse, pour voir s’il y avait des ordres relatifs à la mobilisation décidée la veille.
Mobilisation de Jean-Robert (Profonds Vaux): *Reçu l'ordre de
Mobilisation Générale – fait les préparatifs de départ en attendant
l'ordre de départ. Reste à mon Poste en attendant l'ordre du départ,
le 4 – le 5 – le 6 – le 7 (Service de nuit pour la surveillance des
routes et des grandes voies de communication idem le 8 – le 9 –10 –
surveille les 6 – 7 – et 8ème triages, le 11 tournées aux routes et
ronds jusqu’au 31 août.*
3 août 1914 :
Reçu des ordres du brigadier Esse d’avoir à se préparer pour le vendredi 7 août, pour partir au camp du Mans. (Peltier)
7 août 1914 :
A La gare de Château du Loir, conduire les camarades mobilisés (Silvestre) – Départ de Peltier et Esse (jusqu’au 08/1915).
27 août 1914 :
A Marigné et à Écommoy, prévenir le menuisier et le peintre que les travaux de la maison forestière des Renardières n’auraient pas lieu (Suite au départ du brigadier Esse).(Silvestre)
13 septembre 1914 :
(Silvestre) Reçu l’ordre de remettre mon fusil à la gendarmerie d’Écommoy le 15 septembre (fusil et accessoires).
16 septembre :
au soir, été verser le fusil baïonnette - baguette 1886/93 à la gendarmerie de Château du Loir – (Ordre de Mr. le conservateur) fusil propre et en bon état, vu par le maréchal des logis de la gendarmerie.
18 octobre 1914 :
(Silvestre) à Ecommoy, pour assister à l’enterrement d’un ami mort au champ d’honneur.
21 octobre 1914 :
2 ouvriers à enlever les tôles à un hangar américain le garde Robert assume l’intérim des forestiers partis à la guerre.
13 décembre 1914 :
Distribution de cartes de circulation. Les prisonniers arrivent vers le 24 décembre 1914.
En 1915
Signatures du livret :
par manque de personnels (même parmi les officiers)
il y a peu de signatures sur les livrets journaliers en temps de guerre :
les 22 avril 1914 (Allaire), 5 mai 1914, 8 juillet 1914, 13 août 1914,
23 septembre 1914, 4 mars 1915, 26 août 1916
puis plus rien jusqu'au 28 février 1920.
Surveillance des maisons forestières dont les forestiers sont partis sur le front, le 28 août (Renardières, Forges, Tasse, Profonds Vaux) et 5 septembre (Huberdière, Doucinière) .
Octobre 1915 :
Le génie militaire est en forêt avec ses bûcherons militaires.
18 octobre 1915 : Parti reconnaître 2 logements pour les ouvriers militaires:
1°) Un logement pour 20 hommes chez M me. Gaudin, au Petit coq.
2°) Un logement à Laillé chez Mr Hureau Père: une Maison entière, plus une grande salle chez sa fille, même bâtiment pour 30 hommes.
23 octobre, visité le soir avec Mr. l’inspecteur, à St. Hubert les cantonnements des prisonniers de guerre.
8 novembre 1915 Par manque de personnel, les marchands de bois ne peuvent plus fournir dans le coin, des traverses de chemin de fer.
24 novembre 1915 (Silvestre note) Trouvé ce matin, dans le canton du Sault Moulin une femme demi-gelée, fait le nécessaire pour lui faire réintégrer son domicile.
6 et 7 décembre 1915 :
installation de 60 prisonniers de guerre à St. Hubert (Ordre de Mr. l’inspecteur Allaire).
8 décembre :
Embauche de 60 prisonniers de guerre pour les travaux d’abattage de bois dans une coupe de Pins - Canton de la Tasse.
10 décembre Ils n’étaient plus que 59 – Fait réparer les outils –
Le 14 été à Château du Loir à l’hôpital complémentaire, voir Mr l’officier, demander un médecin pour le service des prisonniers de guerre (ordre de Mr. l’inspecteur Allaire) – Fait apporter 18 masses en bois à St. Hubert et 4 coins en fer.
16 décembre : Confection de 30 masses en bois de hêtre.
En 1916
Prisonniers de guerre :
Un inspecteur du ministère de la guerre, le conservateur et l’inspecteur, à vérifier le 7 mars 1916, les travaux des prisonniers aux chantiers de la Tasse, Croix-Segrier, (puis Joriette), Verneil.
8 juillet 1916 à St. Hubert.
Les ouvriers du génie stationnent en octobre 1916 jusqu’au 23 janvier 1919 –
7 septembre (Silvestre) * à Château du loir, parti chercher des objets de literie prêtés à l’Hôpital temporaire. *
Secret :
Tout, durant la guerre, devait être tenu secret par
devant l’ennemi. Il est des phrases dans les livrets
qui transpirent cet état de choc : exemple le 8 octobre
1916 : (Silvestre) " vu le garde Bougreau qui m'a fait
part d'un incident, dont j'ai rendu compte à Mr.
l'inspecteur – Vers 18 h reçu la visite de Mr. Marion et
Lalouët qui m'ont entretenu de l'affaire « ci-dessus »
– *de laquelle, on ne saura jamais rien.*
En 1917
6 janvier, les PG (prisonniers de guerre) sont à l’abattage des arbres P.261 des Monnées, jusqu’au 31 janvier et en février sont à Gaie Mariée (extraction de pierre) puis sur les routes forestières dans les Follets, ils travaillent aussi dans Croix-Gorgeas.
Les prisonniers ne travaillent pas les jours de pluie (sans doute à cause des difficultés de séchage du linge.)
12 & 18 décembre 1916 : Jouaux est occupé à faire la clôture du camp des prisonniers de guerre à Gaie-Mariée.
Les Camps -
Il y en a plusieurs :
1) La Huberdière (un groupe de 8 baraques de type Génie de 15 m x 3,80)
plus une baraque de 23 m x 5, couverte en tôle ondulée qui servait de
cuisine et réfectoire, il y avait aussi 2 WC. (Entourages en planche
6 m x 2 et 3 m x 1,50). Ce camp était entouré de poteaux,
ronces artificielles (107 m) et grillage sur 215 m
2) Le camp de la Chauvinière
1 groupe de 3 baraques type génie de 15 m x 3,80
1 groupe de 6 baraques de types divers (écuries, hangars, magasins)
longueur totale 111 m x 3,40 m.
3) Au rond-point des Forges:
Un hangar en partie clos de 20 m x 6 et une baraque de type génie.
4) Camp des prisonniers de la Gaie-Mariée (rond Wautot)
P.198 b, à l’emplacement de l’actuelle plantation d’alisiers
(dans la pointe, à l’intersection de la route de la mare
des Étangs) ensemencée naturellement en PS vers 1932,
une baraque de type Adrian de 41 m x 8 avec mobilier:
53 isolateurs, 4 poêles à cloches……
Entourage du camp, 170 m de poteaux avec grillage
de 2 m et 1000 m de ronce artificielle
5) Au rond du Guinier.
Une baraque de type Adrian de 10 m 50 x 8m.
Le 15 avril (Main d'œuvre) :
Sursis d'appel pour Auguste Manceau de
Jupilles ouvrier de Mr. Jules Reffé (Thoiré - Marchand de bois).
Sursis refusé en revanche à Touchard Narcisse de Pontvallain.
Vu la cherté du coût de la vie, il est attribué en août 1917 aux préposés une indemnité dite de Cherté de vie de 15 Fs. par mois (par Mandat)
20 novembre 1917 (Silvestre) avec les gendarmes de la Chartre, arrestation de deux déserteurs Belges au canton des Hutteries.
En 1918
Neige à la mi-février 1918
6 mars Agrandissement par les" P.G." du chemin de l’Hermitière.
Au dessus de l'Hermitière, dans une maison isolée "Les Patisseaux"
logent des prisonniers Marocains (Voir témoignage Fernand Vérité)
ceux-ci devaient être maltraités, car le soir on les entendait
crier, hurler.
15 mars 1918 (Jouaux) Prévenu l’adjudant des Marocains et les prisonniers que vu le temps beau et sec, il était défendu de faire du feu en Forêt.
4 juin 1918 (Jouaux) fait remarquer que les conducteurs Marocains, mettaient leurs chevaux au pacage dans les coupes de régénération de Tertre aux bœufs P.262 - Prévenu, suite à l’arrêté préfectoral sur la fièvre aphteuse, le sergent qui commande les conducteurs Marocains, chargés de l’enlèvement des bois de l’intendance de ne pas laisser pacager leurs chevaux dans les coupes de régénération du Tertre aux bœufs« P.262 » (idem Bougreau 06/1919).
20 juillet 1918 (Silvestre) A Écommoy conduire mon fils partant pour le front
Le champ de tir américain
Les buttes de tir du camp américain étaient situées principalement dans la parcelle 71 du canton de Bel Air. La butte principale de tir a été transformée en 1995 en une pièce d’eau pour le gibier. Elle n’a pas servi aux exercices forestiers, elle servait uniquement à l’entretien et l’éducation des soldats américains qui avaient implanté leur camp en toute hâte à cet endroit en 1918 vers la fin de la guerre.
4 juillet 1918 le garde Sylvestre pavoise la maison forestière des Hutteries en l’honneur de la fête nationale Américaine de l’indépendance.
13 novembre 1918 : Camps " des Américains". Ce toponyme « Camp des Américains » apparaît sur les livrets. Route de Mayet et de Vaas.
En 1919
10 janvier 1919 (Albrecht) Pris connaissance d’une circulaire de Mr.le directeur général concernant la mobilisation des agents et préposés des E. & F. 16 janvier 1919 (Fin des travaux des P.G.) 24 janvier 1919 – Vu la carrière des américains – Mesurage du champ de tir 10/04/19.
(Albrecht) * Au camp de prisonniers de guerre, pour l’inventaire des outils et du matériel appartenant à l’administration. Dans le même temps, des tournées de nuit ont lieu dans les coupes exploitées par le centre des bois afin de prévenir tout vol* ;
Un prisonnier Allemand a été enterré à St. Vincent.
Après guerre, la tombe n'était pas du tout entretenue ;
En 1944 à l'arrivée des Allemands, la tombe a été rénovée,
puis ils ont emmené les restes
chez eux – Ce prisonnier, serait mort du côté de
l'Hermitière, à faire du bois.
(témoignage de Paulette Berthelon).
24 janvier 1919 – Vu la carrière des Américains – Mesurage du champ de tir 10/04/19. Revenant de la Guerre, Fernand Peltier (père) découvre le 16 juillet 1919 des souches de chênes coupés de 0,60 à 0,70m de circonférence, dans Bel Air. “Le collègue Robert nous a informé que ces arbres avaient été enlevés par les Américains pendant leur séjour dans le camp du Bel Air”
L’arrêt des chantiers de Prisonniers se situe en début février 1919
Durant l'année 1919, les préposés reçoivent des mandats :
1) Pour indemnité de route.
2) Frais de vaccination.
3) Indemnité exceptionnelle du temps de guerre.
4) Pour travaux d'amélioration exécutés en 1918.
17 mars 1919 au soir: Les gardes sont embuscade route de Tours pour sécuriser les dépôts du Genie– La Tasse (départ du Génie) de 18 h à 22 h (coupes de bois) route de Vaas: (dépôt du génie dans les Profonds-Vaux coupe p.107 de 16 à 20 h et ainsi de suite, …donc il n’y a plus de militaire à cette date en forêt.
Ainsi le 20 mars 1919 (Albrecht) : Visité les “exploitations militaires”.
Les restrictions alimentaires sont d’actualité. Exemple : 31 mars 1919 (Albrecht) à Marigné, pour les cartes de pain.
20 juin 1919 retour de Fernand Peltier (Père) démobilisé. Repris son service le 21 juin (à Château du Loir, faire viser notre livret militaire à la Gendarmerie).
14 juillet 1919 : « Pavoisé la maison forestière ». Les bois du génie sont donc surveillés nuit et jour par les Préposés qui en font en mars l’estimation du cube pour la liquidation le 16 Juillet 1919.
Le démontage du champ de tir Américain est entamé au printemps 1919
Transport, le 5 mai 1919 de 180 tôles provenant du champ
de tir Américain, en dépôt sur la route de la Guiltière
pour y être transportées à la gare de Mayet, et être
expédiées à l'Inspection de Rennes.
Dès le deux octobre, une affiche est éditée,
concernant la vente des baraques du Camp.
Afin d’éviter les vols qui ne manquent pas de se
produire, une surveillance du champ de tir et des
baraques est discrètement assurée par le service
forestier. Le 21 et jusqu’à la fin du mois, deux
ouvriers déclouent les tôles et démolissent les
baraques vendues. Le chargement des tôles a lieu
le 5 et le 14 novembre à la gare de Mayet.
15 octobre 1919 : En surveillance …été à Mayet prévenir Mr. Delaroche, tonnelier, afin de lui interdire l’enlèvement des hangars du champ de tir américain (non vendus).
2 novembre 1919, à la fête des Morts. Les bois seront vendus à Legeay et Adet (St Vincent) – Maris et Pasquier (La Chartre s/Loir). Mais il reste encore du bois de chauffage sur les coupes du génie (intendance)
8 décembre 1919 : Comptage des poteaux et rondins appartenant au génie qui sont en dépôt sur la ligne de Grammont, la route de Jupilles à Mayet, la route nationale Le Mans-Tours, la ligne de “Waas” (écrit comme cela par Peltier) et la route de Pruillé. Ce dépôt sur la “RN 138” ne disparaîtra que le 27 janvier 1921. (Voir plus loin)–
30 et 31 décembre: sectionnement des stocks.
31 décembre 1919 : numérotage des stocks et répartition des lots en vue de leur vente.
En 1920
7 Janvier : Nivellement butte de tir (en partie seulement).
19 janvier le garde Pigault accompagne un voiturier pour aller chercher à St Hubert et au champ de tir américain, des tôles et des planches pour les postes des Boussions et des Clos.
1er janvier 1920, constate quelques tôles enlevées. Estimation le 20 janvier de 2 lots de matériel : charpente, plancher, stères et stock bois du génie. Liquidation des stocks de la 15 ème conservation – Forêt domaniale de Bercé –
11 mars à 14 heures à la mairie de Jupilles. A) Stocks Français : (Bois de chauffage façonné et déposé bord de routes forestières- stères de bois durs et résineux). B) Vente ce même jour des stocks américains dont nous avons déjà parlé.
10 novembre 1920 vidange des champs de tir. Le matériel provient du champ de tir établi dans la parcelle 71 (ancienne 22 de la Guiltière) dont le lot se compose de 240 tôles ondulées, planches, cibles et encadrement de cibles, bois de chauffage et chevrons. Avant cela, les forestiers s’étaient servis des meilleures tôles afin de protéger Hangars et appentis des maisons forestières. Ainsi le …
En 1921
Histoire d’un dépôt de bois gênant.
Origine : Ce dépôt fait partie du dernier stock de l’autorité militaire. Bois du génie du Mans déposé sur le bord de la route en 1916, par l’équipe du centre d’exploitation des bois, dont le commandant était le capitaine du génie Granger.
Début de l'Affaire :
9 Juin 1921 Rapport du chef de brigade de 3ème classe
Blanc de la gendarmerie de Château du Loir sur un dépôt
de sapins en grume sur la route nationale n° 158 à 50 m
de la maison forestière de la Tasse (7 tas de sapins
en grume) Placés perpendiculairement à la route de telle
sorte que l'extrémité se retrouve près du bord de la
chaussée,….. Ce dépôt d’arbres, constitue un réel danger
pour la circulation, étant donné que le moindre écart sur
le bas côté, lors du croisement de deux voitures
(par exemple), notamment pendant la nuit, pourrait
occasionner un accident.
11 juin 1921 N° 1021 Vu et transmis –
à St. Calais, le lieutenant Asserguet, commandant
l'arrondissement.
13 Juin 1921 N° 695 J'ai l’honneur de vous transmettre,
le présent rapport qui a été établi par mon ordre,
à la suite des constatations que j'ai faites en me
rendant en automobile à Château du Loir.
L'embarras de la voie publique
signalé, cause un réel danger à la circulation
sur cette route nationale et constitue une infraction
à l'article 471 5.4 du Code Pénal.
14 juin 1921 Le Mans le capitaine Mathieu Cant. la Cgnie.
N° 5266B transmis pour attribution à Mr. l’inspecteur des
eaux et forêts, directteur de l'ancien centre des bois du Mans.
19 Juin 1921 Le Mans, le Chef de Bataillon Le Bourgeois-
chef du génie. N° 779 – "Transmis à Mr Hurteau , inspecteur
adjoint des eaux et forêts au Mans, qui voudra bien se charger
de la liquidation des stocks, à moins qu'il n'aient déjà été vendus,
auquel cas il faudrait mettre en cause l'acquéreur." Rambouillet :
Le directeur du centre des bois du Mans signé : Granger.
25 juin 1921 - "Communiqué au brigadier Albrecht à Marigné,
en le priant de me faire connaître de quels arbres il s'agit ?
S'ils appartiennent à l'autorité militaire, indiquer le
cube et la valeur approximative de ces bois."
Le Mans, l'inspecteur adjoint des eaux et forêts… Hurteau
28 Juin 1921 "J'ai l'honneur de faire connaître à Mr. l’inspecteur
adjoint des eaux et forêts que les bois en dépôt
sur la route nationale n° 158 font partie du dernier stock
vendu à Mr Cavé Albert, marchand de bois à Mayet.
Ces bois en question ont été enlevés le 27 Juin 1921.
Il n'en reste plus en dépôt sur la route Nationale 158
(actuellement 138)."
Marigné le brigadier des E et F. Albrecht
Présence d’un camp indochinois à Aubigné le 13 Juillet 1921.
En 1922
En janvier : Cubage de la butte de terre de la Guiltière : (butte de tir) Nivellement des banquettes.
Comblement des banquettes de tir 9 et 17 octobre 1922.
En 1923
17 février 1923 (Pigault) reçu mandat n° 32 de 198 Fs. Liquidation des stocks de guerre.
En 1927
24 juillet, cérémonie officielle de l’inauguration du monument dédié à la mémoire des disparus durant la grande guerre… et déjà l’on pense à la prochaine!
23 décembre 1927: Les forestiers aident au recensement dans les mairies des villages pour transmission au comité de recrutement.
En 1928
Le 10 février, le ministre de l’agriculture (direction de l’agriculture établit et tient à jour pour l’ensemble du pays, un Plan et un Journal de mobilisation agricole à caractère secrêt des documents de mobilisation.
“Tous les documents concernant la préparation de la défense nationale, doivent être considérés comme ayant un caractère confidentiel, même s’ils se rapportent à des dispositions paraissant n’avoir aucun caractère secret – La divulgation de celles-ci, peut en effet par recoupements successifs, fournir aux services de renseignements, qui ont intérêt à les connaître, des indications précieuses sur l’ensemble de notre organisation pour le temps de guerre.. Par suite, toutes mesures doivent être prises en vue d’assurer le secret de leur réception, garde et transmissions."
En 1929
19 août : Besoins du ministère de la guerre, en charbon de bourdaine à la mobilisation
Secret militaire
Le directeur général des eaux et forêts
à Mr le conservateur à Alençon:
« Monsieur le ministre de la guerre vient de m'informer,
que les besoins mensuels de la direction de l’artillerie
en charbon de bourdaine seraient de 36.000 Kgs.
à la mobilisation.
Il serait nécessaire, de connaître la
quantité de bourdaine que pourrait fournir votre
arrondissement (forêt soumise ou non), ainsi que
les noms des exploitants ou industriels, qui pourraient
être chargés de l'exploitation de cette bourdaine et
de sa carbonisation. Vous voudrez bien m'adresser ces
renseignements aussitôt que possible et pour le 15 octobre
prochain au plus tard. »
Po. le directeur général
– Le conservateur des eaux et forêts autorisé – signé Emery
Transmettre les éléments demandés à la conservation
pour le 1er octobre signé Ducellier
20 août 1929. Transmettre les renseignements demandés à l’inspection pour le 15 Septembre signé Potel. 24 août 1929.
Réponse d'Albrecht le 11 septembre 1929.
J'ai l'honneur de rendre compte à Mr. l’inspecteur
principal qu'il n'y a pas de bourdaine en quantité
suffisante pour faire une exploitation, dans la 2ème Brigade
de la Forêt de Bercé, ni dans les bois particuliers des environs.
Malgré ce net démenti, Il en sera ramassé sur Bercé en 1945.
2ème effet bourdaine :
Souvent en avril, soit en dehors de la période de rut : « … les chevreuils consomment des végétaux qui contiennent des alcools, comme la bourdaine. Ils prennent ainsi leur purge »… Enfin, là il exagère …car nous sommes en juillet…
À Bercé, la toponymie nous interpelle
Sur les forestiers tombés au champ d’honneur. (2) On relève sur le monument aux morts de l’école forestière de Nancy les noms de 96 anciens élèves de l’ENEF de Nancy qui furent tués de 1914 à 1918 dont :
D’AUBER de PEYRELONGUE, Charles Marie Joseph né le 9 juillet 1876 à Marmande, Lot-et-Garonne, 75ème promotion de Nancy, Capitaine 11ème BCA, mort pour la France le 29 juillet 1915, à Barrenkopf, en Alsace
JOUSSET 77ème promotion de Nancy
MENDÈS, Charles François Jules Marie, né le 17 novembre 1878, Rennes, Ille-et-Vilaine, 74ème promotion de Nancy, capitaine 84ème RI, mort pour la France le 19 février 1915 à Beauséjour, Marne
D’USSEL Marie Jean, 70ème promotion de Nancy, né le 31 mars 1874 à Paris (VIIIe Arr.), matricule n° 89, classe 1893, n° 15 au recrutement de Nancy. [Acte transcrit à Neuvic (Corrèze), le 31 décembre 1917].
Et voici un PDF relatant Quelques épisodes de la dernière guerre
Une autre guerre se profile à l’horizon : 1939-1945
En 1959 les vieux fusils et revolvers de calibre 6/35 seront délaissés au profit du revolver 7/65 et plus tard de bien plus gros calibres…
Bibliographie :
(1) Revue juin 1878 des Eaux et Forêts.
Livre d’Or de l’Administration des Eaux et Forêts (publié en 1916)
(2) « Guerre 1914-1918. Tableau d’honneur des M. P. F. », Paris, 1921, publications de La Fare.
Bercé, une forêt d’exception (Y.Gouchet - 2018)